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Canton

Brandons. les guggens jouent les réveille-matin à Payerne

Les guggens de Payerne ont donné le coup d’envoi des Brandons jeudi vers cinq heures du matin

5h23: reportage cortège de lancement des Brandons. Les 4 guggens partent à 4 endroits différents avant de se retrouver sur la place du Marché pour un concert final Photo Lib / Charly Rappo, Payerne, 23.02.2023Charly Rappo/Charly Rappo / La Liberté

23 février 2023 à 21:19

Défilé » Payerne, cinq heures. La cité sommeille. Toute la cité? Non! D’irréductibles Broyards affrontent ces heures matinales pour se diriger vers l’abbatiale. Ils y reçoivent un flambeau et repartent vers quatre points de la ville. Ce jeudi matin, le coup d’envoi des Brandons de Payerne, qui auront lieu jusqu’à lundi, était donné sous une forme inédite, avec un Morgenstreich, tradition du Carnaval de Bâle. Autrement dit, les quatre guggenmusiks de Payerne défilaient dès 5 h 23 depuis quatre points de la ville, avec le slogan «Tcheu c’est l’heure!!!».

Au rond-point devant La Rontonde, les Tétanoces arrivent avec leurs instruments. Comment ont-ils vécu le réveil? «Un peu compliqué», rigolent-ils. Le président Gaëtan Oberson ajoute: «On a abdiqué pour les maquillages, qui prennent au moins deux heures. Mais on est content de tester cette nouveauté.» Il ne trouve pas que se calquer sur Bâle dénature les Brandons: «Il y a toujours de nouvelles folies», rappelle-t-il.

Eclairage public éteint

«On est content de tester cette nouveauté»
Gaëtan Oberson

Alors que la guggenmusik s’aligne dans la rue, Sylvaine Rapin, alias «Sissi», membre du Comité des masqués (CDM) qui organise les Brandons, donne les consignes aux porteurs de flambeaux: «Il faut entourer la guggen pour la suivre gentiment.» Puis c’est le départ: la percussion tonne, les flambeaux brillent et créent une atmosphère féerico-carnavalesque – renforcée par les guirlandes lumineuses décorant certains instruments. Des policiers empêchent les voitures de passer, et des axes tels que la Grand-Rue et la rue de Lausanne sont temporairement barrés, étant donné que les cortèges les sillonnent et que l’éclairage public y est temporairement éteint.

«Nous nous sommes dit, pourquoi ne pas essayer? Le réveil n’a pas été un problème, même si nous ne sommes pas trop matinaux», explique le couple de retraités «Carton» et Christine Cartoni, habitant Payerne. De fait, les porteurs de flambeaux font partie de «la grande famille des Brandons», selon le président du CDM Vincent Marcuard, alias «Mizou»: il s’agit de constructeurs de chars, de Tumulus ou encore d’amis des guggens.

Environ 300 personnes

Une halte est ordonnée par «Sissi» au croisement entre les rues de Lausanne et du Marché, car elle a été avertie que la guggen partie avant les Tétanoces a avancé moins rapidement que prévu. Il faut donc patienter pour ne pas empiéter sur ses plates-bandes. Quelques rares spectateurs écoutent le morceau en cours. «Je me suis levé exprès, même si je suis en vacances», explique Alexandre Guillod, d’Autavaux. Puis le groupe s’ébranle à nouveau.

Autre ambiance devant l’abbatiale, où certains spectateurs sont déguisés. «Mizou» estime qu’il y a environ 300 personnes – dont 160 musiciens et porteurs de flambeaux. On est loin des dizaines de milliers de spectateurs du Morgenstreich de Bâle, mais l’affluence comble déjà le président. Croissants et cafés sont offerts, et ceux qui le souhaitent peuvent faire un don à Un cœur pour ma région. «Mizou» confie d’ailleurs que le nombre de croissants à commander a joué les yo-yo: «Nous en avons d’abord demandé 200 au boulanger, puis 300 avant de monter à 500.» Une bonne idée, puisque à la fin, il n’en restera qu’une poignée.

Nouvelle édition en vue

De l’autre côté de la place, les guggenmusiks se relaient, gardant au beau fixe l’atmosphère brandonnesque. Soudain, une pluie de confettis arrose les gens. «Les enfants ont entendu parler de cet événement à l’école, ce sont eux qui nous ont motivés à nous lever. On a presque l’impression qu’on est la nuit, et que tout est normal», glisse Aurélie Savary. Dans la foule, le municipal Nicolas Schmid explique être là à titre privé. Et de rêver que cette tradition sera peut-être le moment fort des Brandons dans une cinquantaine d’années. Car «Mizou» voit bien l’événement être renouvelé, peut-être avec quelques adaptations. Le président indiquera plus tard dans la journée que l’immense majorité des retours ont été positifs, à sa connaissance, et qu’il n’a reçu que deux plaintes via les réseaux sociaux. Pour sa part, la police administrative indiquera que la commune a reçu un mail de mécontentement.

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