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Canton

Les fleuristes fribourgeois inquiets. «les gens renoncent au luxe»

Coup de projecteur sur les affaires des fleuristes à l’occasion de la Saint-Valentin


13 février 2023 à 22:30

Saint-Valentin » Les fleuristes font recette le 14 février grâce à la traditionnelle fête des amoureux. L’occasion de dresser le bilan de leurs affaires, devenues parfois plus compliquées depuis la fin des mesures sanitaires.

A l’occasion de la Saint-Valentin, Emilie Lauener a presque triplé ses commandes de roses rouges pour son magasin Art et Ephémère, situé à Lucens. L’année passée, la fleuriste avait «tout vendu». Toutefois, ce genre d’événement fait figure d’exception dans ses affaires: «J’estime que je vends 18% de moins en 2022 qu’en 2019», affirme-t-elle. Les raisons? «La concurrence avec les gros commerces, mais pas que: les gens ont peur et renoncent au luxe face à l’énorme hausse du coût de la vie, reprend Emilie Lauener. Les fleurs sont du luxe, même si elles apportent du bonheur.»

«Les gens renoncent au luxe face à l’énorme hausse du coût de la vie»
Emilie Lauener

Pandémie et économie

Du côté de Fribourg et de L’artisan fleuriste, Benoît Risse a noté une augmentation de ses ventes pendant la pandémie, mais constate néanmoins à ce jour «une nette baisse de 10 à 15%» de ses recettes par rapport aux années avant la pandémie. «Je n’entends plus parler des gens qui commandaient chez moi pendant le Covid», déplore le fleuriste, qui précise que le 14 février, il vend «deux à trois fois plus de fleurs». Toutefois, il constate que «les clients viennent de moins en moins au magasin, même le jour de la Saint-Valentin».

Du côté de l’Association suisse des fleuristes, la présidente de la section romande Julie Risse évoque un contraste: «Pas mal de fleuristes ont fermé en cette fin d’année, et d’autres ont ouvert.» Et d’expliquer: «Beaucoup d’entreprises ont dû revoir leurs comptes après la pandémie. Certaines ont baissé, voire cessé leur collaboration avec des fleuristes.»

A Fribourg, la gérante du magasin Alice Flower est catégorique: ses ventes baissent depuis l’année dernière. «La solidarité envers les petits commerces de la période du confinement a disparu. A cause de la guerre notamment, les gens sont moins heureux et achètent moins de fleurs», estime Alice Sequeira. Et de regretter: «La folie pour les fleurs est finie.»

«Les gens sont moins heureux et achètent moins de fleurs»
Alice Sequeira

A Bulle aussi, Michèle Genoud accueille moins de clients dans son magasin Juin-juillet depuis l’automne dernier. Elle soutient que «les gens réfléchissent davantage à leurs factures». Elle enchérit: «Nous passons en dernier dans leurs dépenses.» Sauf à la Saint-Valentin, ce qui permet à la fleuriste de respirer: «J’ai quatre à cinq fois plus de clients.»

«La suite fait peur»

Même son de cloche au sein de l’entreprise Hertig Fleurs, à Fribourg, qui vend «huit fois plus de roses rouges» le 14 février que pendant une journée ordinaire, dévoile le patron Adrien Hertig. Toutefois, le chiffre d’affaires du magasin est, selon lui, resté stable ces dernières années, notamment «grâce au site internet qui fonctionne bien». Pendant la pandémie, les ventes ont d’ailleurs atteint un «résultat record», précise Adrien Hertig.

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