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Fribourg-Solidaire fête ses 20 ans. «les besoins sont énormes»

Plus de 250 projets ont été réalisés à travers ses associations membres

20 ans de Fribourg Solidaire; C??cile H??tault, Corine Duc, Marie-Pascale Clerc et Myriam Repond-Sapin Photo Lib / Charly Rappo, Fribourg, 08.05.2023Charly Rappo/Charly Rappo / La Libert??

9 mai 2023 à 01:18

Solidarité » Faire connaître leurs droits aux ouvrières des usines du textile, prodiguer des conseils médicaux ou construire des puits. Tels sont quelques-uns des nombreux projets réalisés dans le cadre de Fribourg-Solidaire. La fédération d’organisations non gouvernementales fribourgeoises actives en faveur de la coopération internationale fête cette année ses 20 ans d’existence.

L’occasion de faire le bilan avec ses responsables, avant l’assemblée générale de ce 12 mai à Romont. Elle sera suivie d’une fête pour les membres et partenaires en présence notamment du président du Conseil d’Etat Didier Castella. «Deux associations pourraient rejoindre nos rangs», glisse Cécile Hétault, l’une des deux coordinatrices de Fribourg-Solidaire, assurant «enregistrer chaque année de nouvelles demandes d’adhésion».

2003

Assemblée constituante avec cinq associations. Nouvelle Constitution fribourgeoise.

2007

Premier mandat de prestations avec le canton.

2011

Adoption par le Grand Conseil de la loi sur la coopération au développement et à l’aide humanitaire internationale.

2023

Le canton adopte le principe d’une contribution d’un franc par habitant, par an.

Fribourg-Solidaire a été fondée en 2003 à l’initiative de cinq associations fédérées, dans le but de favoriser dans le monde un développement durable fondé sur la solidarité, la dignité humaine et la justice, relate Cécile Hétault. «Aujourd’hui, elle représente 34 associations auprès des pouvoirs publics et de la population fribourgeoise. Elle cofinance et accompagne la gestion des projets de ses associations en Afrique, en Amérique latine ou en Asie, dans des domaines tels que la santé, l’agriculture, la formation ou les droits humains. En 20 ans, 268 projets ont été financés pour un total de 3,4 millions», expose la responsable.

Reconnue par le canton depuis le premier mandat obtenu en 2007, la fédération bénéficie depuis 2023 d’une manne spéciale, informe Corine Duc, coordinatrice: «Pour la première fois, nous avons pu concrétiser l’objectif de notre campagne lancée en 2016: le canton, notre première source de revenu, nous alloue 1 franc par habitant par an pour la coopération et le développement. Soit 290’000 francs, plus 30’000 francs pour l’action humanitaire gérée par le canton.» L’organisation démarche aussi les communes qui ont contribué en 2022 à hauteur de 60’000 francs. S’ajoute à cela une contribution fédérale à hauteur de 40% via la Direction du développement et de la coopération, et les cotisations des membres: «Soit un budget d’environ 540’000 francs en 2022.»

Microprojet, grand impact

«S’assurer de la qualité d’un projet est essentiel pour notre crédibilité», soulignent les coprésidentes du comité Marie-Pascale Clerc et Myriam Repond-Sapin, précisant qu’«une commission d’experts est chargée d’analyser les dossiers». Les montants sont les mêmes pour toutes les associations. Au maximum 80% du projet est financé par le biais de Fribourg-Solidaire, l’association devant trouver les 20% restants.

«Pour ces projets, la participation de la population locale est essentielle, ainsi que celle des autorités légales, religieuses, et «coutumières» – soit en Afrique, les chefs de villages qui ont connaissance de tous les enjeux sociaux que nous ne voyons pas lorsqu’on débarque», note Cécile Hétault. «C’est tout l’intérêt de nos organisations, qui, œuvrant à un niveau microlocal, connaissent ces autorités. L’impact est plus important même s’il concerne une petite région.» Fribourg-Solidaire a d’ailleurs un rôle de facilitatrice, encourageant les rencontres entre associations visant des échanges de savoirs et de bonnes pratiques.

«Il faut définir les besoins sur le terrain et non imposer ce que l’on croit être juste»
Cécile Hétault

Mais que faut-il pour lancer un projet? «D’abord, définir les besoins sur le terrain et non imposer ce que l’on croit être juste», prévient Cécile Hétault. «Et les besoins sont énormes. Ensuite, il faut intégrer la population aux projets car leurs compétences sont larges. Il y a de grandes connaissances sur place que l’on souhaite montrer, pour contribuer à changer le regard sur ces populations», souligne-t-elle. «Et la dernière étape sera de s’assurer qu’il y ait ces ressources. Que le projet soit pérenne.» L’idée est que la population locale n’ait plus besoin des services de Fribourg-Solidaire.

Evolutions multiples

Active dans la fédération depuis 2004, Cécile Hétault constate d’ailleurs, parmi les principales évolutions, «une prise de conscience des associations que ce sont aussi les locaux qui amènent leurs compétences aux humanitaires et non l’inverse». Autre évolution, les associations repensent certains projets de construction: «Il ne s’agit plus de bâtir à tout prix une école, si par la suite il n’y a pas le personnel», exemplifie-t-elle.

Et donner des exemples de projets portés par les associations sur le long ou court terme, qui ont une portée dépassant parfois le cadre local. Tel ce projet mené au Nicaragua par l’Association Maurice Demierre. Son but: créer une vingtaine de jardins potagers. Un projet suivi sur trois ans, avec une étude complémentaire portant sur l’arrosage en lien avec le changement climatique: «Ces jardins serviront de modèles, avec l’aide des paysans formés, qui en parleront autour d’eux.» Le changement climatique figure d’ailleurs parmi les points d’évolutions, complexifiant les projets. Mais il peut aussi pousser à revenir à des techniques ancestrales oubliées dans le domaine agroécologique, selon Corine Duc.

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