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Canton

Les artisans de cosmétiques mis au défi par de nouvelles normes

De nouvelles normes obligent les petits fabricants à se conformer depuis le 1er mai à un cadre strict

Chaque étape de la fabrication de cosmétiques naturels, comme ici au monastère des dominicaines d’Estavayer-le-Lac, suit des normes strictes.

3 mai 2021 à 15:50

Consommation » Cette transition n’a rien d’un simple toilettage. Depuis le 1er mai, tous les produits cosmétiques écoulés sur le marché doivent se conformer à l’ordonnance fédérale sur les cosmétiques, calquée sur les normes européennes.

Si les artisans locaux ont eu quatre ans de période transitoire pour s’adapter, l’épisode du Covid et un souci d’interprétation juridique ont compliqué la donne. Beaucoup croulent encore sous les dossiers pour homologuer chaque crème, déodorant et autres savons.

Freinée par le Covid

C’est le cas d’Amalia Suter, qui se prépare pourtant depuis deux ans à ce changement. De la vingtaine de références de savons qu’elle proposait dans sa boutique The Nurse Spirit à Murist, elle n’en aura plus que quatre en vente. «Avec le Covid, les laboratoires ont fermé durant un certain temps. Il n’était plus possible de faire des tests sur les individus.» A tel point qu’elle n’exclut pas de devoir fermer temporairement sa boutique pour traiter les dossiers en retard.

Comme elle, les sœurs du monastère des dominicaines à Estavayer-le-Lac ont récemment retiré des produits de la vente. Mais pour une autre raison. «A la fin 2019, l’information était que la production locale pouvait se poursuivre sans dossier d’information produit (DIP). Nous avons appris en mars le durcissement des règles», explique Sœur Isabelle, responsable des cosmétiques produits au couvent. En cause: une interprétation de l’ordonnance que l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) a diffusée en décembre dernier par lettre d’information.

Concrètement, il ne suffit pas qu’un cosmétique soit distribué à l’échelle locale et sans vente en ligne pour échapper au contraignant DIP, avec son descriptif, son rapport sur la sécurité ou encore sa déclaration de conformité aux bonnes pratiques de fabrication. Pour déroger au DIP, le produit local doit en outre être écoulé de manière sporadique, «dans le cadre d’un bazar, d’une fête scolaire ou d’une autre situation analogue», indique l’ordonnance. «C’est le caractère cumulatif de l’exception à la norme qui a nourri la confusion», observe le chimiste cantonal Xavier Guillaume.

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