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Canton

Le tueur de Sorens n'a «pas fait les bons choix»

Le tueur de Sorens a essayé ce mardi d’expliquer, tant bien que mal, les raisons de son double homicide


7 février 2023 à 20:14

Justice » Comment un jeune agriculteur passionné par son métier en est-il venu à exécuter deux hommes et à tenter de dissimuler leurs corps, tout ça pour une dette de 34’000 francs contractée lors d’une vente avortée de tracteurs? Cette question, l’intéressé seul peut y répondre. Ses victimes, un père et son fils originaires de Macédoine, ne sont plus là pour donner leur version. Près de trois ans après les faits, leurs proches endeuillés espéraient des explications ce mardi à la salle d’audience cantonale du Pouvoir judiciaire fribourgeois à Granges-Paccot. Ils auront surtout entendu des sanglots.

Agé de 33 ans aujourd’hui, l’accusé s’est décrit comme un pauvre paysan à la dérive, accablé de dettes au point de penser au suicide et obligé de se débrouiller seul face à la montagne d’impayés accumulée sur l’exploitation familiale. En pleurs la plupart du temps, essuyant ses larmes d’une main en révélant le chapelet qu’il tenait serré dans ses poings depuis l’ouverture des débats lundi, il a juré n’avoir pas voulu en arriver là. «Ça n’a jamais été mon but de leur faire du mal. J’en suis arrivé à une situation où je me suis senti menacé, et je n’ai pas fait les bons choix.»

Sous pression

A l’entendre, il aurait été mis sous pression par les deux victimes. Le fils, avec lequel il avait déjà conclu par le passé une transaction portant sur l’achat d’une machine agricole pour 12’000 francs, l’aurait contacté à de multiples reprises. Il lui demandait alors où il en était avec les trois tracteurs qu’il avait promis de lui remettre en échange des 34’000 francs qui lui avaient été versés en deux fois. La veille du crime, le père lui avait envoyé un SMS dans lequel il exprimait des doutes sur l’utilisation que le prévenu avait faite de cet argent. «Je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça», a sangloté ce mardi le tueur en évoquant son double homicide. «Je me pose la question tous les jours. Ils n’ont peut-être pas fait tout juste, mais ils ne méritaient pas ça. Je demande de l’aide pour comprendre comment j’en suis arrivé là.»

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