Le tir du loup demandé dans la Broye

Faune» La dernière attaque du loup la semaine passée sur la commune d’Avenches, qui a causé la mort de dix moutons (La Liberté du 23  février), a ravivé la peur au sein d’une partie de la population de la région d’Avenches et de sa voisine Belmont-Broye. Une pétition, munie pour l’heure de plus de 330 signatures, est en train de tourner dans les villages, a appris La Liberté. La missive s’adresse au Conseil d’Etat fribourgeois et lui demande des mesures immédiates pour tuer le loup. Elle rappelle que l’animal a fait plusieurs victimes au sein de divers troupeaux dans la Broye, 21 au total entre janvier 2022 et février 2023 (lire ci-dessous).

Le texte a d’abord été rédigé par une habitante d’Oleyres, localité vaudoise proche de l’endroit où le loup a sévi la semaine dernière. La citoyenne a récolté 288 signatures en quatre jours, affirme Ivan Thévoz.

Le député fribourgeois de l’Union démocratique fédérale, arboriculteur établi à Russy (dans la commune de Belmont-Broye) s’est engagé à reprendre le flambeau en récoltant des signatures. «Cette habitante ne souhaite pas être reconnue, ni citée. Elle était soulagée que je poursuive la démarche, car elle a peur. Lorsqu’on s’attaque au loup, le sujet devient méga sensible. J’ai conscience que je vais m’attirer les foudres d’une partie de la population. Je comprends très bien qu’on puisse admirer cet animal, mais on l’idéalise et on oublie les faits historiques, les comportements de ce prédateur», estime-t-il.

Pas un outil contraignant

Le politicien prévoit de déposer la missive à la Chancellerie de l’Etat de Fribourg d’ici quelques jours. Il a conscience que la pétition ne constitue pas un outil contraignant. Les chances que la demande soit entendue sont quasiment nulles. «Le but est de montrer aux politiques que les citoyens sont préoccupés par la présence du loup», argumente-t-il. Ivan Thévoz dit avoir repris la gestion de la pétition, car ce thème lui tient à cœur. «Ma première question en tant que député portait sur la protection des habitants et des animaux de rente à la suite de l’attaque du loup à Chandon (commune de Belmont-Broye, ndlr) en janvier 2022», rappelle-t-il en précisant que sa démarche vise également à défendre les bergers, ses collègues agriculteurs.

Le Broyard se positionne comme anti-loup: «J’estime que ce prédateur a sa place dans les grands espaces, tels les parcs naturels dans le canton des Grisons ou en Valais. Mais pas dans des zones habitées par l’homme, comme sur le territoire fribourgeois ou celui de la Broye vaudoise.»

«Le loup voit l’homme comme un prédateur et non comme une proie»
Elias Pesenti