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Canton

Tradition. Le théâtre en patois fribourgeois fait salle comble

Les pièces jouées en patois fribourgeois sont de saison et elles connaissent un succès grandissant.

Auteur de Lè Koukou, Nicolas Bussard donne ses indications aux acteurs, en pleine répétition à une semaine de la première. © Jean-Baptiste Morel

16 février 2024 à 21:55

Temps de lecture : 1 min

En ce début d’année, les amateurs de théâtre et de patois ont l’embarras du choix. En plus de la langue, toutes ces pièces ont un point commun: elles devraient rencontrer un joli succès. A l’image de Le Patê à l’èkoula jouée à la fin janvier à Albeuve et qui a fait salle comble deux week-ends durant. A 24 ans, son auteur et metteur en scène Romain Pittet se réjouit d’avoir pu toucher un public varié avec son œuvre qui retrace une partie de l’histoire fribourgeoise et fait dialoguer les générations. Sur scène, une quinzaine d’enfants et quelques adultes ont ainsi rejoué l’époque où le patois était prohibé en milieu scolaire.

«L’interdiction d’utiliser le patois dans les écoles fribourgeoises remonte à 1886», rappelle l’historienne Anne Philipona. «Il était alors considéré comme la langue de gens pas éduqués et Fribourg comme un canton arriéré.» C’est dans ce contexte qu’est né le théâtre en patois, dans les années 1920. «On s’est rendu compte qu’il fallait sauvegarder le patois et plus généralement les traditions. Le théâtre, mais aussi le chant, sont des moyens pour les préserver», explique Anne Philipona.

Parler juste, ou se taire

Une centaine d’années plus tard, le moins que l’on puisse dire, c’est que le théâtre en patois se porte bien. Sur la scène de la grande salle de la Croix fédérale au Crêt-près-Semsales, les acteurs de Lè Takounè – l’Amicale des patoisants de la Veveyse – en pleine répétition, peuvent en témoigner. «Le théâtre est une merveilleuse façon d’apprendre le patois», s’enthousiasme Charlotte Fisler, présidente de l’amicale qui incarne un des personnages dans Lè Koukou.

Si elle a toujours souhaité apprendre le patois, Charlotte Fisler ne s’est lancée que la cinquantaine passée et estime qu’on encourage aujourd’hui davantage ceux qui s’essaient au patois. Auteur de Lè Koukou, qu’il a écrite en français, Nicolas Bussard est du même avis. «Nos parents nous corrigeaient trop. On se lançait, mais on avait peur de faire faux, alors que maintenant on félicite ceux qui osent», explique l’ancien enseignant, qui a écrit des dizaines de pièces, dont plusieurs ont été traduites en patois. Auteure de nombreux écrits, pièces et chants en patois, Anne-Marie Yerly se souvient, elle aussi, du temps où il devait être parlé correctement, ou pas du tout: «On disait: «Si tu ne sais pas parler comme il faut, tais-toi!»

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