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Canton

Le climat déchaîne les passions au Grand Conseil

La majorité de droite du Grand Conseil renvoie le projet de loi sur le climat au Conseil d’Etat

Rathaus, Session Grosser Rat. Ambiance. Foto: FN / Charles Ellena, Freiburg, 07.02.2023CHARLES ELLENA/Charles Ellena

7 février 2023 à 23:09

Politique » En 2021, à la veille des élections cantonales, le Conseil d’Etat était plutôt fier de présenter un projet de loi sur le climat et d’annoncer que le canton de Fribourg, qui s’est déjà doté d’un plan climat, jouait les pionniers en la matière. Et puis patatras. Mardi, le Grand Conseil a renvoyé le projet à l’expéditeur. La majorité de droite s’est imposée par 55 voix contre 46 et 4 abstentions.

A l’issue des débats, ni la rapporteuse de la commission, Susanne Aebischer (le centre, Courgevaux), ni le conseiller d’Etat Jean-François Steiert ne pouvaient prédire la suite des événements, si ce n’est qu’un nouveau rapport doit être livré au législatif. Gros soupirs.

94 amendements

La commission chargée d’étudier le projet de loi y a consacré sept séances. Pas moins de 94 amendements ont été discutés. A la fin, un consensus s’est dégagé autour d’un projet «équilibré», accepté par tous, explique Susanne Aebischer.

Quelques changements étaient proposés par rapport au texte initial. Alors que le Conseil d’Etat voulait consacrer pour le climat 25 millions du fonds pour les infrastructures, la commission demandait la création d’un fonds spécifique d’un même montant. Opération neutre financièrement. Elle introduisait également dans la loi une référence à la protection de la biodiversité et à la justice climatique. Elle voulait aussi impliquer davantage l’Administration cantonale et les communes.

«Voulez-vous supprimer le transport individuel, les industries, l’élevage?»
Nicolas Kolly

La droite n’est pas convaincue. «Le projet initial m’a laissé perplexe, mais le projet de la commission me laisse sans voix», lance Nicolas Kolly (Essert), chef du groupe UDC. Il parle d’une «usine à gaz». Selon lui, «ni le Conseil d’Etat, ni la commission n’ont le courage de dire comment atteindre les objectifs fixés», à savoir réduire les émissions de gaz à effet de serre de 50% d’ici 2030 et atteindre l’objectif de zéro émission nette d’ici 2050, conformément à l’Accord de Paris et aux engagements de la Confédération. «Voulez-vous supprimer le transport individuel, les industries, l’élevage? Vous introduisez le principe de sobriété, mais qu’est-ce que ça veut dire? Voulez-vous atteindre le taux de croissance du Soudan ou du Niger?» Le ton était donné.

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