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Migration. le canton accueille toujours plus de mineurs non accompagnés

Le nombre de migrants arrivant dans le canton, en particulier les mineurs non accompagnés, explose

Jugendliche Asylsuchende sollen im Foyer Sainte-Elisabeth Unterkunft finden. Der Staatsrat erwägt den Kauf des Foyers im Perolles-Quartier. Er plant, dort 90 minderjährige und jugendliche Asylsuchende unterzubringen. Bild: Das Foyer Sainte-Elisabeth. Foto: FN / Aldo Ellena, Freiburg, 17.11.2017Aldo Ellena

2 juin 2023 à 19:23

Migration » Au foyer Sainte-Elisabeth à Fribourg règne une effervescence particulière en cette matinée de fin mai. Entre les étages et le jardin, c’est un va-et-vient continu, ponctué de saluts plurilingues et d’éclats de rire. Ils proviennent de mineurs non accompagnés (MNA). Selon les chiffres de la Direction de la santé et des affaires sociales (DSAS), ceux-ci sont de plus en plus nombreux à rallier le canton, suivant une tendance globale en Suisse (voir ci-après). «Entre 10 et 15 jeunes arrivent chaque mois à Sainte-Elisabeth ou au foyer Saint-Léonard qui abritent la première étape de notre programme destiné aux MNA. C’est une situation inédite! Nous n’avons jamais eu autant de mineurs arrivant en même temps!» souligne Etienne Guerry, coordinateur du programme d’insertion et encadrement Envole-Moi, du Service de l’action sociale Fribourg.

«Ces jeunes sont bluffants! Ils rattrapent les bases scolaires en un an»
Etienne Guerry

Une hausse due selon lui surtout à la réouverture de la route des Balkans, «l’immense majorité des mineurs non accompagnés» venant d’Afghanistan, fuyant les exactions commises par les talibans. Les prémices se sont manifestées dès l’automne 2022, mais le rythme s’est accéléré fin 2022-début 2023 et devrait rester soutenu jusqu’à fin 2023 au moins selon le Secrétariat aux migrations. «En un an, depuis juin 2022, on est passé d’environ 120 jeunes, à 220 avec une inversion de la proportion de mineurs, relève-t-il. Cela représente beaucoup de défis! Mais le concept existant est solide, on a pu voir qu’il est adapté à la population. Nous ne sommes plus démunis face à la situation.»

Voler de ses propres ailes

En effet, l’équipe socio-éducative des divers lieux du canton destinés aux MNA (voir ci-après) peut compter sur le programme Envole-Moi. Lancé par la DSAS en 2018, il vise à «encadrer et intégrer les MNA et ex-MNA jusqu’à 25 ans, prenant en compte tous les volets essentiels à leur bien-être». Il a depuis été adapté pour répondre à cette hausse, notamment en réorganisant les foyers dès fin 2022, avec l’ouverture d’un nouveau lieu d’accueil: la Maison du Saint-Sacrement à Marly. Celui de Sainte-Elisabeth, acquis par l’Etat en 2018, compte à ce jour 64 places occupées par des mineurs sur les 83 disponibles, les autres étant occupées par des majeurs, précise Iracema Sottas.

Envole-Moi intègre aujourd’hui 6 volets: hébergement et encadrement. Relais auprès des représentants légaux. Accès à l’école obligatoire, formation postobligatoire, avec cours de français ou d’allemand. Prévention de la santé, repas sains. Loisirs et occupations. «Ils reçoivent 11,40 fr. par jour de l’aide sociale mais tous les besoins de base, frais médicaux ou prestations spécifiques telles les lunettes sont pris en charge», note-t-il. «Et des consultations avec le Réseau fribourgeois de santé mentale (RFSM) se font chaque semaine, sur place. Le canton finance aussi les prestations alternatives complémentaires comme l’art-thérapie», relève Iracema Sottas, coresponsable d’Envole-Moi. Par ailleurs, l’association ParMi, intégrée au volet social dans le concept, propose des parrainages pour (ex-) MNA par des familles ou personnes établies dans le canton. «Ces bénévoles sont une chance, offrant un apport complémentaire au nôtre», estime Etienne Guerry.

Pour les aider à «s’envoler», le programme prévoit des étapes selon leurs acquis: A Sainte-Elisabeth ou Saint-Léonard, l’accent est mis sur la sociabilisation et les connaissances de base liées au quotidien, comme payer des factures ou prendre les transports publics; suivent Beauregard et Marly. «C’est incitatif car ils ont davantage de responsabilités. Le but est qu’ils deviennent le plus autonomes possible». Une fois la langue apprise, ils sont préparés au monde professionnel: Envole-Moi inclut des collaborations avec l’Ecole professionnelle artisanale et un soutien à l’apprentissage. «Ils sont bluffants! La majorité arrive à rattraper en quelques années les connaissances scolaires obligatoires et réussir leur apprentissage, alors que souvent ils n’ont bénéficié que d’une formation décousue», admire Etienne Guerry, selon lequel plus de 300 jeunes sont en apprentissage dans le canton cette année, soit en CFC, AFP et pré-apprentissage.

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