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Canton

Etudes. l’accès à la médecine reste inégal dans le canton de Fribourg

Les trois quarts des candidats fribourgeois sont recalés à la sélection pour les études de médecine


23 février 2023 à 02:01

Fribourg » L’examen d’entrée en médecine semble favoriser les candidats des cantons alémaniques: à Fribourg, les étudiants d’outre-Sarine prédominent dans le cursus de bachelor. Les Fribourgeois francophones seraient-ils discriminés? Alors qu’un groupe de travail constitué par la Direction de la formation et des affaires culturelles (DFAC) doit livrer «prochainement» son analyse du problème, la question préoccupe certains élus politiques dans un contexte de pénurie de médecins de premiers recours. Avec 54 équivalents plein-temps (EPT) de généralistes pour 100’000 habitants, Fribourg souffre d’un retard important sur le reste de la Suisse, où l’on dénombre en moyenne 71 EPT.

«Le lien direct entre le nombre d’étudiants de bachelor en médecine et le nombre de médecins qui s’installeront plus tard dans le canton n’est pas démontrable», admet Jean-Daniel Schumacher, médecin et député (plr), coauteur d’un postulat sur la question déposé en décembre 2021. Pour augmenter le nombre de médecins dans le canton, le praticien-politicien préconise surtout une amélioration de la formation post-grade: un mandat déposé en décembre propose au canton de multiplier les places de médecins assistants dans les cabinets du canton (lire ci-dessous).

Le problème de l’accès aux études questionne cependant. Sur 392 étudiants inscrits dans les trois premières années de médecine pour le semestre d’automne 2022, 239 étaient germanophones et 153 francophones. Une proportion qui reste à peu près identique depuis plusieurs années.

«Pas suffisant»

Au test d’admission du bachelor de médecine, en juillet 2022, 252 candidats avaient choisi «l’Unifr comme université de premier choix», parmi lesquels 90 Fribourgeois. Résultat des courses: 23 candidats ont été admis tandis que 67 ont échoué au test, soit environ les trois quarts. La volée de 123 étudiants en première année ne compte donc que 23 Fribourgeois. «Ce n’est pas du tout suffisant», estime Michel Zadory, chirurgien à la retraite et ancien député, coauteur du postulat de 2021.

67

Le nombre de candidats qui ont échoué au test

Du point de vue de l’université, cette proportion n’est pas réellement problématique. L’institution faisait remarquer l’an dernier que la proportion de germanophones et de francophones s’inverse au niveau master. Sur 110 étudiants inscrits en master cette année, 73 sont de langue maternelle française et 37 de langue allemande. De plus, «pour trouver un éventuel avantage ou une discrimination, les deux populations devraient être comparables. Ce n’est pas le cas, puisque les francophones ont la possibilité de commencer leur première année de médecine sans devoir passer le test d’aptitude à Genève ou à Lausanne», avançait Marius Widmer, porte-parole de l’Alma mater.

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