Salon Energissima à Bulle. la crise de l’électricité reste entière

Bulle » C’est une évidence: la Suisse a traversé l’hiver sans pénurie d’électricité. Plusieurs facteurs y ont contribué, expliquait mardi Jean-Philippe Bacher, en abordant le bilan énergétique de l’hiver écoulé, dans le cadre du Salon Energissima, à Bulle.

Parmi ces facteurs: les températures clémentes, les mesures d’économie demandées, l’efficacité énergétique ou la hausse des coûts. «Mais ça ne veut pas dire que tout va bien. Il faut anticiper les hivers suivants», avertit le professeur de la Haute Ecole d’ingénierie et d’architecture de Fribourg.

«Il faut anticiper les hivers suivants»
Jean-Philippe Bacher

Le défi s’annonce protéiforme. D’abord, l’importation n’a pas disparu: «Au quatrième trimestre, un jour par semaine, nous n’aurions pas eu d’électricité si nos voisins n’avaient pas pu nous en fournir.» Ensuite, l’électrification du parc de véhicules et le passage aux pompes à chaleur généreront une croissance 0,5 TWh et 0,3 TWh par an, pendant ces 20 prochaines années, selon l’ingénieur.

Le solaire bon à tout faire

«Il y a énormément d’attente sur les panneaux photovoltaïques, qui doivent compenser l’abandon du fossile et la sortie du nucléaire», poursuit Jean-Philippe Bacher. «L’objectif du photovoltaïque, c’est d’arriver à 35 TWh d’ici à 2035. On est à 3,5 TWh… Une accélération est nécessaire», glisse-t-il, en relevant que l’éolien pourrait «détendre la situation en hiver».