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Canton

Alcool et politique. «Je me suis retrouvé avec une bière à la main à 9h du matin»

En politique, les occasions de trinquer sont multiples. Président du Gouvernement fribourgeois, Didier Castella en sait quelque chose, lui qui vient d’y laisser son permis de conduire. Inaugurations, réceptions officielles, visites, manifestations: les élus ont chacun leur règle pour filer droit.

Politique et alcool ne font plus bon ménage, même si les apéritifs restent une tradition. © Charles Ellena

18 octobre 2023 à 23:00

Temps de lecture : 1 min

Mœurs » Fut un temps où les conseillers nationaux, après avoir siégé en matinée, s’attablaient pour l’apéritif, le repas, puis jouaient aux cartes en buvant des bières jusqu’en fin de journée. Le député centriste André Schoenenweid se souvient également de l’époque où, après une matinée de session du Grand Conseil fribourgeois, les députés se retrouvaient systématiquement dans un établissement public des environs pour boire un verre et manger. «C’était une tradition jusqu’en 2004-2010 mais les habitudes ont évolué. Tout le monde a d’autres obligations et fait attention à sa consommation d’alcool», raconte-t-il.

Il n’en demeure pas moins que l’alcool est partout dans la vie d’un politicien. Le conseiller d’Etat et président du Gouvernement fribourgeois Didier Castella en paie aujourd’hui le prix. La semaine dernière, il s’est fait pincer avec un taux d’alcool dans le sang de 0,82 pour mille alors qu’il quittait une manifestation à Grangeneuve. Il y laisse son permis de conduire, pour la deuxième fois.

Mais comment résister lorsque les inaugurations, visites officielles, réceptions et autres événements se succèdent dans une journée? Le conseiller national PLR Jacques Bourgeois, qui va bientôt quitter la scène politique, l’avoue: «A Berne durant la session, il y a de multiples occasions de boire. Il arrive que pour la même journée, vous ayez reçu trois invitations pour des apéritifs dînatoires. Il faut mettre des garde-fous, sinon c’est l’explosion», dit-il. Pour sa part, il avait une tradition: une bière en fin de matinée, avec ses collègues de parti Christian Lüscher, Olivier Français et Hugues Hiltpold avant son retrait. «Nous avons été élus en même temps et avons décidé de nous retrouver à un moment de la journée pour échanger de manière informelle.» Ils se sont vite fait repérer, en fin de matinée, accoudés au bar de la cafétéria du Palais fédéral avec une bière. C’est devenu un stamm. «Nous appelions ça la Bier Gesetz», raconte celui qui maîtrise l’art de l’autodiscipline.

«Savoir dire stop»

En pleine campagne pour les élections fédérales, les candidats ont bien dû apprendre à dire non. Chef de campagne pour Le Centre, André Schoenenweid reconnaît que cette période met le corps à rude épreuve. «Le week-end, nous allons sur le terrain pour rencontrer les Fribourgeois, partager un moment avec eux. Par la force des choses, le vin et la bière circulent dans ces moments-là, parce que c’est festif. Lors de la désalpe d’Albeuve, je me suis retrouvé avec une bière à la main à 9h du matin. Après ça, j’ai immédiatement arrêté. Un verre ça va, mais le cumul devient vite ingérable. Il faut savoir dire stop.»

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