Entre sélection, conquête et évolution. Holstein Fribourg fête ses 50 ans

Elevage » En 1966, la Fédération suisse d’élevage Tachetée Noire – la vache fribourgeoise ou pie-noire – importe pour la première fois 1000 doses de semence Holstein du Canada. Commence une épopée laitière, jalonnée le 4 septembre 1973 par la naissance de la Fédération fribourgeoise d’élevage de la race Holstein, rebaptisée Holstein Fribourg en 2018. Elle fête aujourd’hui ses cinquante ans d’existence à Espace Gruyère, en présence de 160 éleveurs ou invités. Jean-Charles Philipona, ingénieur agronome à Grangeneuve et gérant de Holstein Fribourg depuis 2002, revient sur ce demi-siècle d’existence.

La race Holstein a été importée pour sauver la race fribourgeoise, qui a finalement disparu…

Jean-Charles Philipona: L’effectif de la race tachetée noire déclinait depuis les années 1940, et la consanguinité augmentait. Dans les années 1950, une tare héréditaire est devenue fréquente. Les veaux naissaient avec les pattes avant relevées – on les appelait les «veaux traîneaux». Des essais de croisements ont été pratiqués avec des taureaux Frisons (Allemands). Mais dans les années 1960, les croisements avec des Holstein – une race hollandaise élevée aux Etats-Unis, puis au Canada – se sont révélés plus prometteurs. Génération après génération, à force de croisements, la Fribourgeoise a fini par disparaître. Mais la race Holstein se serait tôt ou tard développée en Suisse, dès lors qu’on pouvait importer et inséminer des semences. La France et l’Italie l’ont aussi fait. C’est aujourd’hui la vache laitière la plus répandue dans le monde.