Fribourg la bilingue, symbole d'un jour de l'amitié franco-allemande

Fribourg » Ce n’est pas un hasard si Fribourg, capitale d’un canton bilingue, avait été choisi par les ambassadeurs allemand et français en Suisse pour célébrer, ce mardi, le 60e anniversaire du Traité de l’Elysée. Scellant la réconciliation entre les deux nations européennes, ce texte signé le 22 janvier 1963 par le président Charles de Gaulle et le chancelier Konrad Adenauer trouve un écho particulier sur les bords de la Sarine, où cohabitent deux langues et deux cultures depuis plusieurs siècles.

Les ambassadeurs allemand et français en visite à Fribourg

Reçus par le Conseil d’Etat fribourgeois, l’ambassadeur français Frédéric Journès et son homologue allemand Michael Flügger ont notamment visité l’Université bilingue de Fribourg et découvert son musée Bible+Orient, abritant une collection archéologique unique en Suisse. Lors d’un bref point de presse organisé à la salle du Sénat de l’Alma mater, ils ont assuré que cette rencontre avait débouché sur des échanges fructueux.

Economie et recherche

Au-delà du langage diplomatique, les enjeux sont très concrets. «Le fonctionnement bilingue de Fribourg est attractif pour les entreprises», a ainsi constaté Michael Flügger. «Des sociétés allemandes s’y établissent, car il s’agit d’un tremplin pour accéder à l’ensemble de la partie francophone de la Suisse. Des entreprises françaises font de même pour rayonner vers la partie germanophone.»

Un constat partagé par Frédéric Journès, qui a également évoqué l’importance de la vie culturelle, matérialisée notamment par la participation de l’Université de Fribourg au choix suisse du Prix Goncourt. Une université par ailleurs engagée dans une multitude d’accords d’échange avec 43 hautes écoles allemandes et 37 françaises et qui accueillera, le 15 mars, le vice-président de la Commission européenne Maros Sevcovic à l’occasion de sa 47e Journée de l’Europe.

Ce rayonnement européen doit être entretenu et consolidé, a soutenu Astrid Epiney. La rectrice de l’Université de Fribourg, elle-même double nationale suisse et allemande, a rappelé que l’Allemagne comme la France étaient des destinations de choix pour les étudiants fribourgeois effectuant des semestres d’échange, et que de nombreuses collaborations entre chercheurs unissaient l’Alma mater fribourgeoise à des hautes écoles de ces deux pays.

Ceci dans un contexte devenu plus difficile avec l’abandon des négociations de l’accord-cadre par la Suisse et l’exclusion de la Confédération du programme-cadre de recherche Horizon Europe pour la période 2021-2027. Des problèmes qui ont également été abordés lors de la rencontre de ce mardi, ont expliqué le président du Conseil d’Etat Didier Castella et la conseillère d’Etat chargée de la Formation et des affaires culturelles Sylvie Bonvin-Sansonnens.