Etre le premier à voir le soleil se lever

Là-haut (4/7) » Cet été, La Liberté part à la rencontre de ces professionnels qui n’ont pas peur du vide.

C’est certain, Alberto Marques Moutinho n’a pas le vertige. Nous non plus, d’ailleurs. Et pourtant, perchés à 40 mètres du sol, nos dix doigts empoignant fébrilement l’ossature dégarnie d’une gigantesque grue, nous ne faisons pas les malins. Sous nos pieds, un simple grillage, puis le vide, ce vide qui porte bien mal son nom tant il semble être partout, emplissant l’espace aussi loin que porte notre regard.

Le plus dur, pourtant, ce n’est pas de se tenir au sommet de cette grue. Mais d’y monter. Ici, pas d’ascenseur. Seulement une succession d’échelles façon Jack et le haricot magique. C’est le chemin qu’Alberto Marques Moutinho emprunte deux fois par jour pour aller travailler. Le trentenaire est grutier au sein de l’entreprise Grisoni, basée à Vuadens. Et pour La Liberté, il a accepté de révéler les secrets de son métier.

Comme une danse

Depuis deux ans, le Payernois participe à la construction du projet immobilier autour de la nouvelle gare de Châtel-Saint-Denis. Sous ses yeux, un immeuble sort de terre, étage par étage. Bientôt, il accueillera des logements, des commerces et des surfaces administratives. Alberto Marques Moutinho travaille en symbiose avec ses collègues restés au sol, communiquant tantôt par radio, tantôt par des signes incompréhensibles pour le profane. Les mouvements de la grue sont comme une danse, un ballet où des panneaux de coffrage d’une demi-tonne s’élèvent dans les airs avec grâce.