Gruyère » Ambassadeurs du folklore fribourgeois, ils portent fièrement leur bredzon. Avec ce costume paré d’edelweiss, les armaillis passent pour les aristocrates de la paysannerie du canton. Ces «gens de la terre» ou «gens de la montagne», comme ils se définissaient eux-mêmes lors de l’assemblée de la Société des armaillis de la Gruyère, samedi à Riaz, parlent volontiers patois et ils ont la poignée de main franche. Mais leurs mains sont aussi larges qu’usées par le travail.

«Les gens croient qu’on va en montagne pour aller prendre le bon air et pour se refaire une santé. C’est vrai pour certains. Mais pour nous, la montagne, ce n’est pas ça du tout. Là-haut, on renonce au confort, on bosse tous les jours, avant le lever du soleil et jusqu’à tard le soir. Pour être armailli, il faut avoir une santé de fer et un moral d’acier», confiait un ancien en marge de l’assemblée de samedi. «Je suis fier de porter ce bredzon, mais il ne faut pas croire que le métier est un rêve», ajoutait un autre.

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La montagne des touristes n’est donc pas la même que celle des armaillis. Quelque 225 membres actifs de la société (qui en compte 405), ont défilé pour le centenaire du groupe, en mai dernier à Bulle. Derrière les cloches et la parade, la réalité de «leur montagne à eux» n’est cependant pas drôle tous les jours. Entre les aléas climatiques, la sécheresse, le soin du bétail, la difficulté à recruter des employés, les soucis de rentabilité, les tracasseries administratives et celles de la politique agricole, quatre vétérans de la société racontent leur quotidien. Entre coups de gueule et traits d’humour, paroles de montagnards.

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