Logo

Canton

Des pics de concentration d'ozone enregistrés à Fribourg et Bulle

En juin, la concentration d’ozone a plusieurs fois dépassé la valeur limite dans le canton de Fribourg

Station de mesures de la qualité de l'air se trouvant dans le parc du Domino Photo Lib / Charly Rappo, Fribourg, 21.06.2023Charly Rappo/Charly Rappo / La Liberté

Jérémy Rico

Jérémy Rico

23 juin 2023 à 15:22

Temps de lecture : 1 min

Interview » Depuis le début du mois de juin, la concentration d’ozone dans l’air a régulièrement dépassé la valeur limite dans le canton de Fribourg. Faut-il s’en inquiéter? Réponse avec Béatrice Balsiger, cheffe de la section air, bruit et rayonnements non ionisants (RNI) au sein du Service de l’environnement de l’Etat de Fribourg.

Selon les mesures prises par les stations situées à Fribourg (Pérolles et Chamblioux) et à Bulle (rue de Vevey), la concentration d’ozone dans l’air a régulièrement dépassé la valeur limite de 120 microgrammes par mètre cube d’air (µg/m3) ces dernières semaines. Est-ce grave?

Béatrice Balsiger: Les dépassements des valeurs limites d’ozone sont un problème récurrent et la situation est suivie en continu. La valeur limite est déterminée par l’Ordonnance fédérale sur la protection de l’air, qui se base sur différentes études ainsi que sur les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé. Ce sont ensuite les cantons qui sont responsables de son application. En 2013, la Conférence suisse des directeurs cantonaux des travaux publics, de l’aménagement du territoire et de l’environnement (DTAP) a défini un concept stipulant que, dès qu’un seuil représentant une fois et demie la valeur limite (c’est-à-dire 180 µg/m3) est dépassé, une campagne d’information doit être menée auprès du grand public. Il est alors conseillé à la population, par exemple, de ne pas pratiquer de sport de manière intense durant l’après-midi ou de consulter un médecin en cas d’irritation des voies respiratoires. Puis, si nous atteignons deux fois la valeur limite (soit 240 µg/m3), d’autres mesures peuvent être prises, comme limiter la vitesse sur l’autoroute. Toutefois, depuis l’élaboration du concept de la DTAP, cette valeur n’a jamais été dépassée.

Quels sont les effets d’une concentration trop élevée d’ozone?

Cela peut provoquer des irritations dans différentes parties du corps, celles qui sont en contact avec l’air. Cela peut par exemple générer de la toux, des irritations des voies respiratoires ou des yeux. Mais heureusement, ces effets d’irritation momentanés sont réversibles. Cela signifie que si l’on va courir dehors alors que la concentration en ozone est très élevée, on aura peut-être de la peine à respirer. Mais une fois que les valeurs d’ozone sont à nouveau plus basses, ces effets vont s’estomper. Les personnes sensibles, comme les asthmatiques, sont particulièrement touchées. Une forte concentration en ozone peut également endommager les plantes, qui vont alors brunir plus rapidement et de manière irréversible.

Quand il se trouve dans la stratosphère (dès 12 kilomètres d’altitude environ), l’ozone a plutôt un effet bénéfique, car il protège du rayonnement ultraviolet du soleil. En revanche, quand il se trouve au niveau du sol, il peut être néfaste. Pourquoi?

Tout d’abord, il est important de préciser que, dans les deux cas, il s’agit de la même molécule. Dans la stratosphère, il y a des rayonnements ultraviolets intenses en énergie. Sous leur influence, des molécules d’oxygène vont réagir et produire des molécules d’ozone. Dans la troposphère, c’est-à-dire là où nous nous trouvons, le processus de formation est similaire. Mais au niveau du sol, de nombreuses autres molécules sont présentes, notamment des composés organiques volatils (COV) qui vont accélérer la production.

D’où provient ce surplus d’ozone? Est-ce une question de température?

Ce n’est pas directement lié à la température, mais à l’ensoleillement. Plus il y a de soleil, plus il y a d’ozone. C’est aussi pour ça que c’est en été, quand le rayonnement solaire est le plus fort, qu’il y a ce problème dit de smog, engendré notamment par l’ozone. Nous parlons alors de smog estival. L’activité des industries produisant des COV est également un facteur pouvant augmenter la concentration globale de l’ozone.

Le réchauffement climatique a-t-il un effet sur la concentration d’ozone?

Cela dépend. Si les changements climatiques impliquent qu’il y ait moins de précipitations en été, et donc moins de nuages, alors oui, l’ensoleillement sera plus fort et il y a aura plus d’ozone. Mais je dirais que la concentration en ozone dépend davantage de la météorologie, et donc l’évolution du temps qu’il fait à court terme, que du climat. Par ailleurs, il faut relever que l’ozone est également un gaz à effet de serre. Toutefois, il est détruit assez rapidement.

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus

Dans la même rubrique