Fribourg. d’autres abus du fondateur de la communauté de Saint-Jean révélés

Eglise » Un nouveau rapport sur le Père Marie-Dominique Philippe, qui a enseigné à l’Université de Fribourg de 1945 à 1982, révèle une terrible histoire «incestueuse». Le fondateur des Frères de Saint-Jean et pas moins de 72 frères ont commis des abus sur au moins 167 victimes, en majorité des femmes, dont beaucoup de religieuses.

La congrégation des Frères de Saint-Jean, née à Fribourg en 1975, et encore présente à Genève, a été longtemps considérée comme «la relève de l’Eglise». Après les premières révélations de «gestes contraires à la chasteté» de son fondateur, le dominicain Marie-Dominique Philippe en 2013, les témoignages de ses dérives spirituelles et sexuelles n’ont cessé de s’accumuler. Le rapport de 800 pages de la Communauté Saint-Jean a été publié avant-hier.

Le fondateur de la communauté des Frères de St-Jean n’était pas tout blanc

En plus du Père Marie-Dominique, pas moins de 72 frères dont 8 formateurs (sur 871) sont impliqués dans des abus sur au moins 167 victimes, dont une majorité de femmes (128), et pour beaucoup des sœurs. Fruit d’un travail mené avec des historiens, des psychologues et des théologiens, le rapport décrypte le système d’emprise et d’abus spirituels et sexuels mis en place par son fondateur, et reproduit par de nombreux frères. La majorité des faits ont été commis par des frères prêtres, dans le cadre de l’accompagnement spirituel de femmes majeures. Le terme «abus» va de paroles inadéquates, de sollicitations équivoques, des attouchements sexuels à des viols caractérisés.

Dès les années 1950, le Père Marie-Dominique Philippe a couvert son frère, Thomas Philippe, condamné en 1956 par Rome, pour des abus sur des femmes qu’il accompagnait spirituellement. Lui-même, usant de justifications «mystiques», n’a pas tardé à adopter des comportements déviants.