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Canton

Dans le rouge, l’hôpital tient le coup

L’Hôpital fribourgeois affiche pour l’an passé un déficit de 12 millions de francs, soit autant qu’en 2019

Reportage aux soins intensifs de l'Hôpital fribourgeois (HFR) site de Bertigny, durant la pandémie de Covid-19. Photo Lib/Alain Wicht, Fribourg , le 21.12.2020Alain Wicht/Alain Wicht/La LibertŽ

19 avril 2021 à 23:51

Temps de lecture : 1 min

Santé » Présentés lundi en conférence de presse, les comptes 2020 de l’Hôpital fribourgeois (HFR) affichent un déficit de 12,1 millions de francs pour des charges d’exploitation de 509,1 millions de francs (+3,25% par rapport à 2019). Soit, malgré le Covid-19, un trou similaire à celui des années précédentes (voir infographie ci-dessous). Vice-président du conseil d’administration, Philipp Müller se veut plutôt optimiste. Il souligne: «La situation financière de l’hôpital reste fragile, mais elle est sous contrôle. Depuis déjà deux ans, le conseil d’administration et la direction ont notamment décidé de concentrer les efforts, en matière de maîtrise de la masse salariale, sur l’administration et la logistique, ce qui permet par exemple de dégager le plus de moyens possible pour les soins.»

Il ajoute: «Nous avons aussi pu lever les derniers obstacles dans le cadre des négociations du fameux baserate (soit le tarif de base des hospitalisations, ndlr). Nous sommes maintenant fixés pour l’ensemble des assurances-maladie. Et nous avons donc des perspectives claires quant à nos possibilités d’engranger des revenus au niveau stationnaire, car désormais les conventions seront renouvelées tacitement d’année en année.»

Des pertes de recettes

Mais attention, si l’hôpital n’a pas plongé dans un gouffre financier l’an dernier, c’est surtout parce que l’Etat de Fribourg lui a accordé un soutien exceptionnel à hauteur de 34,2 millions de francs. «Sans cette compensation, nous aurions accusé un déficit de 46,4 millions de francs, reflétant le fait que nous avons dû investir dans des lits supplémentaires aux soins intensifs et dans l’engagement d’équipes supplémentaires pour prendre en charge les nombreux patients fribourgeois atteints par le Covid-19. Il faut aussi prendre en compte les frais de matériel et de logistique et, surtout, la baisse des recettes provenant de la prise en charge des patients entre guillemets normaux», observe Philipp Müller.

Car la pandémie a tout bousculé, imposant notamment le report de prestations jugées non urgentes. Et cela a évidemment représenté un manque à gagner important pour l’hôpital. Dans le détail, les recettes des prestations stationnaires ont diminué de quelque 6% et celles des prestations ambulatoires de 2,3%. Le nombre de cas stationnaires en soins aigus a chuté, passant de 19 328 en 2019 à 16 918 l’année passée, dont 1096 étaient liés au Covid-19. La baisse a notamment été très marquée dans le domaine de l’orthopédie (22% de cas en moins). L’activité stationnaire de réadaptation a également diminué, d’environ 10,2%. Par ailleurs, le nombre de traitements ambulatoires est passé entre 2019 et 2020 de 523 439 à 471 185 (–9,98%).

Pour affronter le virus, il a également fallu engager davantage de personnel. Au 31 décembre 2020, les effectifs de l’hôpital atteignaient ainsi 2741 équivalents plein-temps (EPT), contre seulement 2567 une année auparavant. Un chiffre qui s’explique de deux manières. «Il y a eu d’une part le renforcement des soins intensifs et de la médecine interne. De plus, durant la deuxième vague pandémique, nous avons dû faire face à un taux d’absentéisme important à cause du Covid-19. Nous avons donc aussi dû engager du monde pour remplacer les collaborateurs tombant malades», indique Marc Devaud, directeur général.

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