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Dans le canton, un ruisseau est pollué tous les trois jours

Le nombre de pollutions de cours d’eau interpelle deux députés. Mais des mesures sont déjà prises

Photos prétexte de ruisseaux, ici le ruisseau de la Sonnaz Photo Lib / Charly Rappo, Belfaux, 30.01.2023Charly Rappo/Charly Rappo / La Liberté

Aurélie Yuste

Aurélie Yuste

1 février 2023 à 14:05

Temps de lecture : 1 min

Environnement » En fin de semaine passée, plusieurs milliers de litres de lisier se sont répandus dans un champ à Lentigny, avant de se déverser dans l’Arbogne. Le 19 janvier, le ruisseau de Lavau, dans la région de Siviriez, était pollué par du limon provenant d’un chantier voisin. Et deux semaines plus tôt, un cours d’eau était souillé par du petit-lait à Grolley. Voilà les trois derniers exemples en date d’un phénomène qui inquiète.

Le nombre de pollutions de cours d’eau est relativement stable dans le canton de Fribourg. Il y a eu 108 cas en 2020, 111 en 2021 et 120 en 2022. Mais l’ampleur interpelle, avec en moyenne pas loin d’une pollution tous les trois jours. A tel point qu’une question parlementaire a récemment été déposée au Grand Conseil par les députés socialistes Chantal Müller (Sugiez) et Simon Zurich (Fribourg). La réponse du Conseil d’Etat devrait être rendue publique prochainement.

Des causes multiples

Simon Zurich explique: «Nous sommes choqués par le nombre d’annonces de pollutions que nous lisons dans la presse, avec à chaque fois des conséquences désastreuses pour les cours d’eau concernés. A notre avis, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. Alors où est le problème? Nous n’avons pas le sentiment que quelque chose manque au niveau de la base légale. Mais il y a peut-être un problème au niveau de l’application de cette base légale et des possibilités de contrôle, de formation, d’information et de sanction.»

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pollutions de cours d’eau en 2022

Chef de la section dédiée à la protection des eaux au sein du Service de l’environnement (SEn) de l’Etat de Fribourg, Eric Mennel explique que les causes de ces incidents peuvent être multiples: «L’un des cas qui est facile à repérer, c’est quand il y a des eaux un peu terreuses qui proviennent par exemple de chantiers et finissent dans les cours d’eau. Il y a aussi beaucoup de cas de pollutions par des hydrocarbures, notamment à cause d’accidents de la circulation.»

Il poursuit: «Il arrive aussi, et c’est un problème qui est difficile à maîtriser, que des surfaces changent d’affectation sans que cela soit annoncé. Par exemple, à un moment donné, une place est utilisée comme parking. Dans ce cas-là, le raccordement se fait au réseau des eaux non polluées. Puis, tout à coup, cette même place est utilisée pour le transbordement de certaines substances, et là il faudrait un raccordement aux eaux usées. Mais le changement n’est pas fait.»

Par des témoins visuels

Souvent, les pollutions sont repérées par des témoins visuels, par exemple des promeneurs ou des pêcheurs. «Nous ne disposons pas d’un système de capteurs qui seraient installés en permanence dans tous les ruisseaux du canton. En revanche, nous avons un réseau de surveillance qui nous permet de contrôler régulièrement la qualité des cours d’eau. Mais cela se fait de manière ponctuelle», précise Eric Mennel.

Alors que faire pour empêcher ces incidents qui ne sont pas sans conséquences sur la faune, mais dont l’impact financier reste difficile à estimer? Le responsable de la protection des eaux du SEn détaille: «Depuis 2021, nous effectuons un contrôle de toutes les exploitations agricoles pour mettre en évidence les non-conformités qui pourraient devenir source de pollutions, comme des problèmes de stockage du lisier ou d’étanchéité. Le but est de contrôler toutes les exploitations sur une période de quatre ans. Et cela fonctionne très bien.» Les chantiers sont également contrôlés.

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