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Canton

Communautés religieuses en voie de disparition

Les Pères du Saint-Sacrement quittent Marly. D’autres congrégations religieuses pourraient disparaître

La communauté des Hospitalières de Sainte-Marthe, établie à Saint-Ours, a une moyenne d'âge élevée. Mais elle enregistre de nouvelles vocations au Rwanda.

16 janvier 2023 à 02:01

Temps de lecture : 1 min

Eglise » Les Pères du Saint-Sacrement ont quitté leurs locaux de Marly. «Nous n’étions plus que trois et à septante-cinq ans j’étais le plus jeune», explique le Père Jean-Claude Cuennet, qui réside désormais à Treyvaux. La congrégation catholique fondée en France, en 1856, ferme ainsi sa dernière maison en Suisse, même si elle compte encore 8000 membres dans le monde.

Les locaux de Marly, comprenant une maison et une chapelle, seront vendus à terme. «Ils n’auront plus de fonction religieuse et la chapelle devra être désacralisée», confirme Patrick Mayor, qui accompagne la congrégation dans ces opérations au nom de l’évêché. Les volumes bâtis, en bordure de la route de Fribourg, devraient être conservés: leur affectation future sera sociale, selon les proches du dossier, qui ne souhaitent pas en dire davantage pour l’heure. Le départ des Pères du Saint-Sacrement marque la fin d’un long chapitre religieux à Marly. «Nous avions commencé à travailler pour la paroisse dès les années 1970 et elle nous avait été confiée pendant une période», rappelle le Père Cuennet.

Manque de vocations

47

Le nombre de communautés religieuses dans le canton de Fribourg.

Le sort des Pères du Saint-Sacrement menace d’autres congrégations. On dénombre encore 47 communautés religieuses dans le canton de Fribourg – soit les deux tiers de celles que compte le diocèse. Mais beaucoup ne sont plus composées que d’une poignée de religieux âgés. La faute à une pénurie de vocations. A Hauterive, les moines n’ont pas accueilli de nouveau membre depuis quinze ans.

Surpris par le manque de vocations, le Père abbé d’Hauterive déclarait en novembre à l’hebdomadaire chrétien L’Echo: «C’est comme si vous buvez un excellent vin, vous en proposez autour de vous et les gens n’en veulent pas parce qu’ils ont leur soda. Qu’il est dommage de boire tout seul un si bon vin.» Pourtant, «nous représentons l’avenir: circuits courts, une vie sobre, enracinée et au rythme de la création», plaidait Dom Marc.

Constat comparable pour les moniales dominicaines d’Estavayer-le-Lac, qui ne sont plus que onze après sept siècles d’existence dans la cité lacustre. A Fribourg, la communauté monastique de la Visitation compte moins de dix membres, tout comme les couvents voisins des Cordeliers et des Capucins.

Utilité historique

Sœur Marie-Emmanuel Minot, représentante de l’évêque pour la vie consacrée, suit cette évolution de près: «La réalité du vieillissement et de la disparition des communautés n’est pas spécifique à la Suisse romande, mais elle touche toute l’Europe. Certains ne parlent pas de congrégations mourantes, mais en fin de mission ou en accomplissement. Quels que soient les mots, c’est une réalité», dit la religieuse.

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