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Canton

Clément Wieilly chante pour les anciens enfants placés de force (et cela dérange)

Les concerts du Fribourgeois au profit de «l’enfance oubliée» irritent certains anciens enfants placés


5 juin 2023 à 23:38

Temps de lecture : 1 min

Fribourg » Figure de proue du combat pour la reconnaissance et la dignité des enfants placés de force avant 1981, Clément Wieilly se consacre désormais à la chanson. Samedi, il chantait devant la gare de Fribourg: c’était l’une des dix dates de concerts-témoignages prévus dans les rues de la capitale cantonale jusqu’à la fin de l’année. Mais Clément Wieilly ne reçoit pas que des applaudissements. Plusieurs personnes l’ont critiqué sur les réseaux sociaux ces derniers jours.

«Monsieur Wieilly affiche un panneau où il est indiqué: action caritative en faveur des enfants, familles, personnes âgées. Nous sommes plusieurs à nous en étonner. A notre connaissance, il ne récolte pas d’argent en faveur d’une association ou d’une fondation. Alors où va l’argent récolté?» s’indigne une interlocutrice (nom connu de la rédaction), elle aussi ancienne enfant placée et qui a souffert d’une enfance malheureuse.

«Le problème, c’est que Clément Wieilly s’est autoproclamé dépositaire de notre cause»

«Des dizaines de milliers d’enfants ont vécu des mesures de placement en Suisse, ils ont été victimes d’abus, de travail forcé et de choses pénibles. Le problème, c’est que Clément Wieilly s’est autoproclamé dépositaire de notre cause», lance notre interlocutrice.

«Pas d’argent»

La lettre d’autorisation octroyée par la commune de Fribourg pour les concerts de rue, que Clément Wieilly a publiée en ligne, a achevé d’énerver ses contempteurs. On peut y lire qu’il «souhaite récolter des fonds pour financer l’enfance oubliée» et qu’à cette occasion «il souhaite chanter et vendre des CD». «Je ne suis pas d’accord qu’on utilise notre histoire pour demander de récolter des fonds soi-disant pour financer l’enfance oubliée», dit cette Fribourgeoise, qui mène elle-même un combat bénévole pour l’enfance.

Clément Wieilly nous reçoit à Belfaux, dans le petit appartement où il vit avec ses chats. C’est ici qu’il compose ses chansons, souvent des reprises arrangées, avec deux guitares, dont l’une lui a été offerte par une bienfaitrice. «Ces critiques viennent de personnes jalouses», commence par répondre le retraité de soixante-huit ans, en touillant son café soluble. «Vous voulez parler d’argent? C’est très simple, il n’y en a pas! Quand je gagne cinquante francs pour une journée de concert, que je partage encore avec une dame qui vient m’aider, vous voulez que je donne quoi?» demande-t-il.

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