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Pêche. cette start-up fribourgeoise invente les leurres biodégradables

La start-up Capt’n Greenfin, fondée par un Lacois, propose des appâts artificiels biodégradables

La start-up Capt’n Greenfin veut s’imposer sur le marché encore peu exploité des leurres de pêche biodégradables. © Captngreenfin

7 novembre 2023 à 14:35

Temps de lecture : 1 min

Environnement » Quinze tonnes par année: c’est la quantité de leurres perdus durant l’exercice de la pêche en une année en Suisse. C’est après ce calcul, effectué sur la base de 250 témoignages, que Jonas Urwyler s’est lancé dans l’élaboration d’appâts artificiels biodégradables. Aujourd’hui, il est à la tête de la start-up Capt’n Greenfin avec Nico Hauschke et Gabriel Baldinger. Au vu de la problématique actuelle de pollution des eaux, il explique sa démarche depuis son atelier à Montilier dans le district du Lac.

Qu’est-ce que c’est, Capt’n Greenfin?

Jonas Urwyler: C’est le nom que nous avons donné à notre start-up, qui produit et vend des leurres de pêche biodégradables. Nous savons que notre clientèle est principalement jeune et masculine, et notre nom accrocheur a pour but d’essayer de rendre l’écologie cool. Nous vendons nos produits pour le moment uniquement en ligne, mais sommes en discussion avec plusieurs magasins de pêche pour leur fournir ce produit pour leurs étals. L’objectif est de donner une alternative eco-friendly aux nouvelles générations de pêcheurs, qui ont plutôt tendance à utiliser des leurres artificiels ou des imitations que des appâts naturels.

Comment vous est venue cette idée d’appâts biodégradables?

La problématique de la pollution liée à la pêche n’est pas négligeable. Chaque année en Europe, environ 1300 tonnes d’appâts en plastique finissent dans les lacs et rivières. Ils contiennent généralement des assouplissants toxiques, et les poissons qui les ingèrent peuvent en mourir. Et puis, j’ai grandi avec mes deux frères au bord du lac de Morat et nous allions souvent pêcher. J’ai toujours voulu faire de ce hobby mon métier, d’une façon ou d’une autre. Un jour, j’ai perdu tellement de leurres en plastique en une session de pêche que je me suis renseigné pour pouvoir en acheter qui ne soient pas en plastique. Et ça n’existait pas, la meilleure alternative était des leurres en silicone. Nous nous sommes donc lancés de ce marché de niche et y sommes des précurseurs à l’échelle européenne.

Comment faire pour proposer un leurre biodégradable qui ne se décompose pas dans les mains du pêcheur?

Au début, nos leurres fondaient au soleil, lorsqu’ils étaient exposés à une température d’environ 70 degrés Celsius. Ils sont désormais entourés d’une couverture qui ne fond plus. Mais, pour le moment, nos produits restent à usage unique et se décomposent totalement en trois semaines dans l’eau. Si on laisse les imitations dans le paquet, on peut les garder au moins deux à trois ans. Mais il faut éviter l’humidité, sinon elles se décomposent petit à petit. Le matériau est composé de protéines, qui en font une excellente alternative aux leurres souples traditionnels. Pour ce qui est des couleurs, nous utilisons des colorants alimentaires, voire du café pour certains.

Quid du plomb, lui aussi très problématique pour les eaux et régulièrement utilisé pour la pêche?

Les leurres souples nécessitent effectivement une tête en métal, lourde, pour qu’ils puissent couler correctement. Le plomb est une véritable problématique, mais personne ne s’y intéresse car on ne voit pas le problème, il reste sous l’eau. Certains pays de l’Union européenne l’ont même interdit! Capt’n Greenfin a développé sa propre alternative au plomb, un alliage de métaux peu coûteux, relativement malléable, qui ne nécessite pour autant que peu de chaleur pour y parvenir. Il a fallu environ six mois et une vingtaine de tests pour trouver la bonne recette. Aujourd’hui, un producteur européen nous fournit ce mélange de métaux et nous formons ensuite nous-mêmes les têtes de leurres avec.

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