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Avec les réseaux sociaux, séduire de futurs apprentis sur leur terrain

De plus en plus d’entreprises formatrices utilisent les réseaux sociaux pour trouver des apprentis

Le Service de l’orientation professionnelle et de la formation des adultes incite les jeunes à faire des stages grâce à Mathilde Gremaud.

8 février 2023 à 02:01

Temps de lecture : 1 min

Forum des métiers » Musique électro, succession d’images, flashs. On pourrait croire à un clip montrant la skieuse freestyle Mathilde Gremaud pirouettant dans les airs. Mais la championne olympique manie des câbles et divers instruments, se glissant dans la peau d’une automaticienne. L’objectif est d’inciter les jeunes à faire des stages.

Cette campagne a été commandée par le Service de l’orientation professionnelle et de la formation des adultes (SOPFA). Diffusée sur les réseaux sociaux, elle montre l’importance de ces canaux pour s’adresser aux futurs apprentis. Ceci alors que la dixième édition du forum des métiers Start! bat son plein jusqu’à dimanche à Forum Fribourg.


En plein essor, la tendance à passer par les réseaux sociaux pour recruter des apprentis est encore récente, selon Ludovic Chenaux, directeur d’Up to you, agence spécialisée dans les médias sociaux et la communication digitale, basée à Villars-sur-Glâne, qui a réalisé les petits films mettant en scène Mathilde Gremaud. «Les secteurs qui ont de la peine à trouver des apprentis vont y mettre des moyens. Il s’agit aussi de convaincre un jeune qui veut devenir électricien, par exemple, de venir dans son entreprise et pas aller dans une autre.» Ce que confirment Thomas Di Falco, chef du SOPFA, et Frédéric Python, formateur pour les technologues du lait dans le Groupe ELSA-Mifroma à Estavayer-le-Lac. Ce dernier précise que sa branche communique sur Facebook, Instagram, Twitter, LinkedIn et Youtube pour promouvoir le métier.

Un peu d’humour

Et Ludovic Chenaux de poursuivre: «Il s’agit de montrer la vie de l’entreprise, le fait que les apprentis sont heureux. Pour les parents, il faut démontrer que l’apprentissage est bien encadré. Enfin, il y a le côté des avantages: horaires libres, vêtements que les apprentis recevront ou par exemple des places pour des matchs de Gottéron si l’entreprise est sponsor.» Sans oublier un côté décalé et un peu d’humour, comme le précise Thomas Di Falco: «Il est aussi important de ne pas véhiculer de connotation féminine ou masculine, car un métier n’est pas genré.»

Ludovic Chenaux conseille TikTok et Be Real (les utilisateurs reçoivent des notifications et ont deux minutes pour se prendre en photo) pour s’adresser aux jeunes: «Mieux vaut choisir ces deux applications si l’on veut être innovant, même si Instagram reste un réseau largement utilisé.» Pour s’adresser aux parents, Thomas Di Falco évoque Facebook.

Image spontanée

Reste des écueils à éviter. Il ne sert à rien de se lancer à l’aveuglette et de bricoler: «Si les gens se disent que ce sont des «vieux» qui essaient de faire «du jeune», c’est contre-productif», met en garde Ludovic Chenaux. Il s’agit aussi d’éviter la promotion classique. «Les jeunes ont une façon spécifique de communiquer, ils préfèrent les choses spontanées», explique-t-il. Et de donner un exemple concret. «Nous avons travaillé avec une grande entreprise l’année passée, en accompagnant des apprentis pour faire du contenu pour TikTok avec leurs portables. Ceux-ci montraient comment se passait leur journée, filmaient l’intérieur de l’entreprise, ce qui donnait une image fraîche et spontanée, car les vidéos étaient très peu traitées et montées. Nous définissions les contenus avec eux afin que ce soit maîtrisé, et l’opération a très bien fonctionné: environ 800’000 personnes ont vu passer les vidéos en Suisse romande, ce qui est énorme. Il y a eu une augmentation des clics sur les postulations en ligne.»

Francis Savarioud, président de l’association de branche et d’employeurs Suissetec Fribourg, précise qu’il a fait une demande dans le même sens à une agence de communication. «Nous avons aussi lancé la campagne «Job de ouf» depuis 2020, en y investissant une centaine de milliers de francs, et nous avons eu beaucoup plus de succès quand nous avons aussi commencé à utiliser les réseaux sociaux comme supports. Mais nous souhaitons encore toucher davantage de jeunes.»

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