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Canton

Eternit à Payerne, c’est fini. 80 employés sur le carreau

Swisspearl Suisse SA annonce la fermeture de l’usine de production. Les 80 employés seront licenciés


1 juin 2023 à 04:01

Temps de lecture : 1 min

Broye » C’est le pas lourd et la mine défaite que les employés rejoignaient la sortie de l’usine Swisspearl, à Payerne, mercredi après-midi. Les 80 collaborateurs du site de production, plus connu sous le nom d’Eternit Suisse SA, viennent d’apprendre sa fermeture à la fin de l’année et leur licenciement. Les deux lignes de production sont délocalisées à Niederurnen (GL) et en Slovénie. Le choc est d’autant plus grand que l’usine fait partie du paysage payernois depuis près de 70 ans. Des générations de Broyards y ont œuvré à la fabrication d’ardoises pour toitures et de produits de jardin. Plusieurs d’entre eux, croisés sur le parking, acceptent de témoigner sous couvert d’anonymat.

«Ils nous ont annoncé la nouvelle il y a 30 minutes, et personne ne s’y attendait. Les gens ont peu réagi, ils étaient abasourdis. Je suis là depuis 16 ans, c’est un gros coup dur», rapporte un employé. «On a peur de ne pas retrouver de travail. J’ai deux enfants en formation, je ne peux pas partir dans le canton de Glaris», s’exclame-t-il, encore en colère, avant de regagner sa voiture. Selon le communiqué de la direction, tous les employés de Payerne auront la possibilité d’occuper un emploi équivalent à Niederurnen. Cependant, dans des documents réservés à l’usage interne que s’est procurés La Liberté, il est indiqué que seuls les collaborateurs chargés de la fabrication des ardoises pourront continuer à travailler outre-Sarine.

«Je suis là depuis 16 ans, c’est un gros coup dur»

Employé depuis 25 ans dans l’usine, un homme de 62 ans «espère que la direction nous soutiendra dans notre recherche d’emploi». Il interpelle un de ses collègues qui arrive. «Lui aussi est là depuis 25 ans, il a des choses à dire.» Ce dernier a également été très surpris: «Lorsqu’ils ont fusionné et changé de nom, ils nous ont dit qu’on ne devait pas s’inquiéter, et c’était il y a quelques mois. On dirait qu’ils avaient tout prévu. Maintenant on attend une aide financière de leur part, il faut leur mettre la pression.» Ce qui lui a fait le plus mal? «C’est d’entendre que la production à Payerne n’est pas rentable, et que la main-d’œuvre ici coûte trop cher. C’est pour ça qu’ils délocalisent à l’étranger.»

Gagner en efficacité

L’entreprise indique de son côté que le regroupement des deux sites de production est la meilleure solution pour maintenir sa compétitivité à long terme. «Nous n’avons pas de problème financier, au contraire. Mais avec le franc fort notamment, c’était la meilleure solution pour gagner en efficacité», précise Gabriella Gianoli, porte-parole de Swisspearl Suisse SA.

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