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«A Haïti, les besoins sont énormes»

Robert Chadrac travaille main dans la main avec des associations gruériennes. Témoignage de cet Haïtien «adopté par la Suisse».

Geneviève Savary, Lise Ruffieux et Luc de Raemy écoutent Robert Chadrac, Haïtien de passage en Suisse. © Jean-Baptiste Morel

7 novembre 2023 à 23:20

Temps de lecture : 1 min

Aide humanitaire » «Ce que nous vivons, c’est l’horreur.» Haïtien de passage en Suisse, Robert Chadrac résume en quelques mots la situation dans son pays, où il gère un dispensaire. Dans cet état des Caraïbes – un des plus pauvres du monde –, un puissant séisme en janvier 2010 a tué 230 000 personnes et en a laissé plus d’un million sans abri. Et la décennie qui a suivi a apporté aux Haïtiens plus que leur lot de malheurs: ouragans, séismes, crises politiques, économiques et sécuritaires. «C’est l’anarchie», décrit Robert Chadrac. «Le président a été assassiné en 2021 et il n’y a pas d’élus (les dernières élections remontent à 2016, ndlr). Depuis trois ans, ce sont les gangs qui font la loi. La police est impuissante et nous vivons dans l’insécurité.»

Selon l’ONU, environ 2 millions de personnes à Haïti vivent dans des zones contrôlées par des groupes armés et près de la moitié de la population, soit 5 millions de gens, nécessite une aide humanitaire. «Les gens sont démunis et les besoins sont énormes. Mais les dirigeants sont corrompus et ne se soucient pas de la population», résume l’Haïtien.

«On y sauve des vies»

Créé en 2021 par l’association gruérienne Mady Haïti, l’établissement qu’il gère fonctionne grâce à un personnel bénévole, dont une infirmière et deux médecins. «C’est le seul dispensaire pour 30 000 habitants et on y sauve des vies. Nous ne pouvons pas soigner tout le monde, c’est pourquoi nous traitons en priorité les femmes et les enfants. Faute de laboratoire pour les analyses, nous recourons à des tests rapides pour soigner diarrhées, typhoïdes ou encore malaria», explique-t-il. La plupart de ces maladies sont dues aux conditions sanitaires dans lesquelles vit la population qui, en majorité, n’a pas accès aux soins. Autre conséquence: les compétences de base en matière d’hygiène font défaut dans le pays. Le dispensaire offre donc systématiquement à ses patients, en plus des médicaments, une formation dans ce domaine.

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