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A Granges-Paccot, les retraités sont au chevet de la déchetterie

A la déchetterie de Givisiez et Granges-Paccot, ce sont des retraités qui prennent les choses en main «par plaisir». Et l'accueil y est chaleureux.

La déchetterie intercommunale de Givisiez et Granges-Paccot est située au pont de Chantemerle à Granges-Paccot. A gauche, Gérard Perler, à droite, Gabriel Michaud. © Charly Rappo

26 octobre 2023 à 19:05

Temps de lecture : 1 min

Communes » Bruit de verre brisé. Attention, intervention! Armé de son balai, Gérard Perler rassemble les éclats. «Quelqu’un a briqué une vitre à côté de la benne. On est un peu maniaques ici», plaisante-t-il, avant de déverser les tessons dans la benne. On? Les huit retraités qui gèrent la déchetterie intercommunale de Givisiez et Granges-Paccot, du responsable et doyen âgé de 77 ans, Gabriel Michaud, au «gamin» de 67 ans Pierre-André Décaillet. Une particularité, semblerait-il, à la connaissance d’Hugo Cabral – conseiller communal à Givisiez.

«Il y a douze ans, des employés communaux géraient la déchetterie. Les horaires d’ouverture s’étendaient de lundi à samedi et on ne pouvait pas leur demander de venir en continu. Il fallait aussi assumer les périodes de vacances», raconte Gabriel Michaud. L’idée de former un groupe de retraités a donc germé. Actuellement, chaque senior travaille entre 30 et 32 heures par mois, en binôme. Le système fonctionne si bien qu’il y a une liste d’attente d’au moins trois personnes, révèle Nadège Thévoz, conseillère communale à Granges-Paccot. Et d’assurer: «Pour moi, c’est un plus. Ces retraités viennent par plaisir, ce qui rend l’accueil chaleureux.»

Garder des contacts

A la déchetterie, soleil et humeur sont effectivement au beau fixe, en cet après-midi d’octobre. «Salut Françoise, ça va?» lance Pierre-André Décaillet, qui met un point d’honneur à apprendre un maximum de prénoms. Cet ancien gendarme genevois adore le contact et avait demandé, à son arrivée à Givisiez, s’il pouvait s’investir quelque part pour bien s’intégrer. «Je me suis fait de bons amis ici. Je viens bosser en sifflotant», assure-t-il. Et Gabriel Michaud de renchérir: «Ce rôle est valorisant. Tant que ma santé me le permet et que j’ai plaisir à venir, je continuerai.»

L’argumentaire est le même chez les autres membres de la bande: qu’ils aient été chauffeurs, actifs dans la vente, chez des agriculteurs ou des démolisseurs de véhicules, ils se disent heureux de ne pas se tourner les pouces chez eux. C’est aussi une manière de garder des contacts, dans cette zone stratégique où défilent les habitants. «On revoit des gens qu’on avait perdus de vue», glisse Werner Neuhaus. Des habitants âgés viendraient parfois juste pour discuter ou sortir un peu.

Les usagers interviewés par La Liberté assurent être satisfaits des anges aux cheveux d’argent: «Ils sont supersympas et viennent quand on a besoin d’aide», sourit Françoise Oktay-Duc, habitant Givisiez. Jointe par téléphone, Joëlle Hagen, compagne de Pierre-André Décaillet, confirme: «Je vois cette activité d’un bon œil. C’est toujours chouette d’aller à la déchetterie, on y est bien reçu.» Il faut dire que les retraités taquinent volontiers, le «gamin» ayant même fait croire qu’un couvert allait être installé pour y prendre le café – un dispositif qu’il avait vu dans une déchetterie vaudoise. La bande tient aussi à la musique qu’elle diffuse, via une radio réglée sur Option Musique. En l’occurrence, Stromae puis Michael Jackson rythment le bruit des déchets atterrissant dans les bennes.

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