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Forum/Courrier des lecteurs

L’élargissement, c’est non!


6 novembre 2023 à 10:30

Temps de lecture : 1 min

Le lecteur s’attendait certainement à autre chose. A un vibrant appel pour une Europe élargie, à un retentissant plaidoyer pour une Union européenne composée, d’ici à 2030, de 30 à 35 membres. Quitte à être déçu, il en sera pour ses frais. Qu’il le désire ou non, l’élargissement de l’UE, c’est non! Pour ne pas porter préjudice à l’édifice européen, il vaut mieux prémunir à temps ses architectes contre l’une des plus grandes erreurs de leur histoire.

Entre approfondissement et élargissement, le cœur ne bat pas la chamade. Seule compte la voix de la raison, soit celle de l’approfondissement de l’Union européenne. Tout autre scénario est automatiquement voué à l’échec. L’adhésion des pays candidats à l’Union européenne relève d’une pure idiotie dont elle serait la première victime. En effet, aucun d’entre eux ne remplit à l’heure actuelle les critères pour s’arrimer au convoi communautaire. Nul besoin alors d’énumérer un à un les arguments qui plaident contre leur accueil incontrôlé au sein de l’UE. Un seul suffit: qui paie?

N’accepter que des pays receveurs en son sein, c’est mettre l’UE en danger. Son équilibre budgétaire serait menacé et ses déficits financiers sonneraient le glas de son existence. A ne faire que des promesses inconsidérées, quelques personnalités semblent avoir déjà perdu tout sens des responsabilités. En haut de l’affiche, elles se laissent emporter par la vague d’un expansionnisme déraisonnable. Dernier exemple en date, la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock rêve à haute voix d’une Europe allant de Lisbonne à Louhansk. Grand bien lui fasse! A condition toutefois de faire avaler la pilule à ses concitoyens et de leur imposer une réforme constitutionnelle pour mettre fin à la légendaire et sacro-sainte règle d’or allemande. Pas sûr que ses ressortissants soient ravis et enthousiastes à l’annonce de supporter le coût exorbitant d’un élargissement défendu bec et ongles par leur propre gouvernement.

Plus près de nous, beaucoup de Suisses souhaitent également une UE à plus de 30 membres. Non pour s’être convertis à l’Europe, mais pour contribuer à son affaiblissement. Nombreuses initiatives politiques, diplomatiques, mais plus encore scientifiques et universitaires vont dans le même sens. Partisans inconditionnels de l’adhésion des Balkans occidentaux à l’espace communautaire, ils n’ont qu’une idée en tête: paralyser le fonctionnement de l’Union européenne et réduire son influence politique. Fidèles à leur euroscepticisme, ils feront alors d’une pierre deux coups. D’une part, ils bénéficieront du soutien moral qu’ils auront apporté à des Etats sous perfusion. D’autre part, ils seront les complices d’un jeu pervers qui, sous couvert d’européanisme, aura pour seule conséquence l’émergence de l’une des pires crises de l’UE. Que dès aujourd’hui, ces faux amis de l’Europe ne se bercent pas de la moindre illusion: aucune circonstance atténuante ne leur sera accordée.

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