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Le réveil de l'Etna en Sicile inquiète toute l’Italie

Aéroport de Catane fermé, autorités en état d’alerte, l’éruption de l’Etna provoque une grosse nervosité en Sicile.


17 août 2023 à 14:05

Italie » Des voyageurs cloués au sol, des agents de la sécurité nerveux, des nuages de cendres qui recouvrent l’aéroport et la ville, une lumière incandescente qui donne à l’horizon une couleur inquiétante.

Depuis quelques jours, l’Etna, le plus haut volcan actif d’Europe culminant à 3357 mètres d’altitude au-dessus de Catane, la cité portuaire sicilienne antique qui s’étire paresseusement au pied de la montagne incandescente, mais aussi l’un des plus nerveux du monde selon les vulcanologues, s’est réveillé. Il est vrai que chaque année, le scénario est identique. Le volcan se réveille brutalement, la ville et les pistes de l’aéroport de Catane sont recouvertes par un tapis épais de cendres, la peur serpente au pied de la montagne et les autorités déclenchent le plan d’urgence. Mais en ce mois d’août, la situation est différente. D’abord, la violence de cette éruption, le volume de cendres crachées par le volcan et la puissance de la coulée de lave ont poussé les autorités aéroportuaires à renforcer le plan d’urgence qui implique en premier lieu, la fermeture immédiate de l’aéroport de Catane. Mais il y a aussi la puissance des cris d’alarme poussés par la communauté scientifique et une grande partie de la classe politique internationale qui s’inquiètent face aux dérives provoquées par les changements climatiques. Tout cela a incité les autorités siciliennes à adopter des mesures de prévention importantes et surtout, inhabituelles.

Une véritable malédiction

A la fermeture de l’aéroport, s’ajoutent l’interdiction de circuler pour les deux-roues et des limitations de vitesse (30 km/h pour les voitures) pendant au moins deux jours. Selon les autorités locales, ces mesures devraient être levées dans les prochaines heures. Mais pour combien de temps? Aujourd’hui, cette question est désormais sur les lèvres des vulcanologues penchés sur leurs graphiques pour étudier les repères, analyser la courbe de l’évolution de l’éruption et tenter de calculer la vitesse des coulées de lave et le volume des cendres. Dans l’immédiat, le chaos règne dans l’aéroport et la colère et le désarroi montent parmi les touristes mais aussi la population en cette période de vacances estivales.

«D’abord les incendies le mois dernier puis, l’éruption du volcan»
Stefano Marchese

«C’est une véritable malédiction! Cela ne s’arrêtera donc jamais? D’abord les incendies le mois dernier puis, l’éruption du volcan» s’agace le Dr Stefano Marchese, un généraliste retraité qui s’apprêtait à passer quelques jours sur le continent, à Bologne avec sa fille et son petit-fils. La dernière éruption remonte au 27 novembre dernier, un long sommeil qui avait accordé un moment de répit aux habitants de la région mais surtout aux touristes, l’aéroport de Catane desservant la partie orientale de la Sicile, l’une des destinations les plus appréciées par les voyageurs, accueillant chaque année quelque 8 millions de passagers. Mais à la mi-juillet, le trafic aérien avait été paralysé par les incendies qui avaient dévasté la région. Ainsi, le mois dernier, plus d’une trentaine de vols ont dû être déroutés vers les autres aéroports siciliens comme Palerme par exemple, pendant près de deux semaines.

Erreurs de gestion?

Une sacrée perte économique pour l’aéroport et les professionnels de tourisme et surtout, une belle égratignure pour Catane en termes d’images, la presse locale et internationale ayant accusé les autorités aéroportuaires d’incompétence en période de crise. «Lorsque tout sera rentré dans l’ordre, nous devrons réfléchir et entamer une réflexion sur les modalités de gestion de crise et la fragilité d’une structure qui remet en question le système aéroportuaire local et la réputation touristique de la région», avait tonné le mois dernier Matteo Salvini, le bouillant patron de la Ligue qui cumule aussi les fonctions de vice-président du Conseil et de ministre des Infrastructures.

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