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La Géorgie est le nouvel éden de la gestation pour autrui

Le petit pays du Caucase autorise la pratique depuis 1997. Les prix abordables et la législation souple attirent de plus en plus de couples infertiles, y compris venus de Suisse. Mais le gouvernement pourrait prochainement bannir la gestation pour autrui commerciale pour les étrangers.

Neilesh Bose et Mellia Belli-Bose avec leur fille Chandna, née quatre semaines plus tôt à Tbilissi par gestation pour autrui. Après 11 ans de tentatives infructueuses pour avoir un enfant, ce couple américain a finalement opté pour une mère porteuse géorgienne. © Marie Audinet

5 janvier 2024 à 19:20

Temps de lecture : 1 min

GPA » Établie au 8e étage d’un centre médical dans le nord de Tbilissi, la clinique reproductive Beta Fertility offre une vue imprenable sur la capitale géorgienne. Dans le hall d’entrée, des femmes et des couples essentiellement, patientent tandis qu’autour d’eux, placardés aux murs, de géants bébés rieurs veillent sur les lieux. Assise dans la meeting room, Melia affiche un large sourire: la petite fille d’un mois qui dort à poings fermés dans ses bras est bien réelle, elle. Après dix ans d’essais infructueux pour avoir un enfant, la nouvelle mère fait partie avec son mari Neilesh des milliers de couples d’étrangers qui affluent en Géorgie pour y bénéficier de la gestation pour autrui. Débarqués du Canada il y a 4 semaines à l’annonce de la naissance prématurée du bébé, ils reprendront bientôt l’avion en sens inverse avec Chandna, qui est légalement leur fille. D’ici là, elle sera baptisée selon le rite orthodoxe, avec pour marraine celle qui l’a portée pendant 9 mois.

En Géorgie, le recours aux mères porteuses n’a rien de nouveau: la pratique y a été autorisée dès 1997. Mais «le marché s’est développé plus tard, encouragé par la privatisation de la santé» explique Elene Gavashelishvili, sociologue à l’université Ilia à Tbilissi. Depuis dix ans, il explose: de 36 bébés nés en 2012, ils étaient 830 sur les 8 premiers mois de 2022 – et sûrement bien plus en 2023. «Nous avons suspendu notre activité à Kiev avec la guerre en Ukraine, explique Sophie Ukleba, de l’agence New Life, l’une des plus importantes du pays. La demande, qui y était très forte, s’est reportée sur la Géorgie: elle a doublé ici».

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