Ces Ukrainiens qui ont fait le choix de quitter la Suisse pour rentrer au pays

Guerre en Ukraine » Elle s'apprête à quitter la Suisse pour retourner en Ukraine. Valentina, 51 ans, a trouvé refuge à Fribourg en avril 2022, avec ses trois filles. «Mon mari est policier et militaire et il est resté en Ukraine», précise-t-elle dans un bon français qu'elle a appris en 16 mois. Au début de la guerre, elle vivait à Kharkiv. «La ville étant à la frontière (avec la Russie, ndlr), elle était bombardée tous les jours.»

Pour le moment, le départ est prévu le 20 août, en train. «D'ici-là, j'ai plusieurs rendez-vous, dont certains chez le médecin pour mon aînée qui a eu des troubles psychiques. Elle a même passé six mois à Marsens, mais elle va mieux. Je dois également rencontrer l'assistante sociale, afin de planifier le retour et de préciser l'aide que je pourrai recevoir», raconte la quinquagénaire. Pourquoi souhaite-t-elle rentrer? «J'aime Fribourg et la Suisse, il y a beaucoup de gens adorables, mais ma famille me manque. Et mes filles ont très envie de rentrer pour retrouver leur père et leurs grands-parents.»

«J'aime Fribourg et la Suisse, il y a beaucoup de gens adorables, mais ma famille me manque»
Valentina

Si elle se réjouit de retrouver les siens, Valentina avoue avoir quand même peur des bombardements. «Bizarrement, ce n'est pas le cas de mes enfants. Heureusement, notre maison là-bas est intacte.» Sur place, elle travaillera dans les archives, étant historienne de formation. «J'ai longtemps enseigné au collège», ajoute l'Ukrainienne.

Le mal du pays

Ce témoignage ne surprend pas Andrej Nicholas Lushnycky, consul honoraire d'Ukraine en Suisse. «Beaucoup de réfugiés ukrainiens ressentent le mal du pays et souhaitent revoir leurs familles. Ce n'est d'ailleurs pas surprenant, puisque selon les statistiques de l'ONU, 90% des réfugiés ayant dû quitter leur pays à cause d'une guerre souhaitent rentrer chez eux.» Et ce, malgré la poursuite des attaques de drones et de missiles sur les grandes villes ukrainiennes.