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Ahmed al-Jaber, ce roi du pétrole qui préside la COP

Les écologistes accusent de duplicité Ahmed al-Jaber, président de la conférence qui s’ouvre à Dubaï

Pour ses contradicteurs, Sultan al-Jaber est le cheval de Troie des pétroliers à la COP28 qu’il préside. © Keystone

30 novembre 2023 à 10:20

Temps de lecture : 1 min

Climat » En public, la parole de Sultan Ahmed al-Jaber, qui cumule les fonctions de patron de la compagnie pétrolière émiratie Adnoc, de ministre de l’Industrie et des Technologies avancées des Emirats arabes unis, d’émissaire pour le climat et de président de la 28e conférence de l’ONU sur le climat (COP28), est prudente, presque monotone.

En privé, l’homme de 50 ans se détend, sourit, vante les attraits de son pays, son débit se libère… Et il laisse paraître sa frustration face aux accusations selon lesquelles il serait le cheval de Troie du pétrole à la COP qui s’ouvre ce jeudi à Dubaï. «Les gens qui m’accusent de conflit d’intérêts ne connaissent pas mon parcours», a-t-il dit en juillet, lors d’un rare entretien. «J’ai passé la majorité de ma carrière dans le développement durable, la gestion de projets et les énergies renouvelables.»

Homme du gaz et du pétrole

Une défense mise à mal par la publication lundi par la BBC de briefings internes obtenus par le Centre for Climate Reporting (CCR), qui indiquent un mélange des genres entre des sujets COP et des discussions d’opportunités pétrolières dans des réunions avec des gouvernements. L’équipe COP28 a fait valoir que «les réunions privées étaient privées». Son expérience est certes différente de celles de ses prédécesseurs (en général ministres) et de ses homologues pétroliers. Il a représenté les Emirats arabes unis à plusieurs COP.

En 2006, al-Jaber a fondé la société nationale d’énergies renouvelables Masdar, devenue un géant, et dont il préside toujours le conseil d’administration. En 2016, il a été nommé directeur général d’Adnoc, avec comme mandat de «décarboner» l’entreprise et de «la préparer pour l’avenir», selon lui. Etre un homme du gaz et du pétrole est son défaut, disent les centaines d’ONG et de parlementaires américains et européens qui ont appelé à sa démission d’Adnoc ou de la COP28. «Al-Jaber a clairement indiqué que l’industrie pétrogazière aurait une place de choix à la COP», a souligné le sénateur américain démocrate Sheldon Whitehouse.

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