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Proche-Orient. Nouvelles opérations israéliennes à Gaza

L'armée israélienne a lancé une nouvelle offensive au sol vendredi à Gaza-Ville. Elle a intensifié ses opérations dans le territoire palestinien qui ont fait au moins 30 morts, selon la Défense civile.

De la fumée s'élève après un bombardement israélien vendredi dans la bande de Gaza.KEYSTONE/AP/Leo Correa

ATS
AFP

ATS et AFP

4 avril 2025 à 08:29, mis à jour à 21:47

Temps de lecture : 1 min

Ces opérations créent une situation "extrêmement dangereuse" pour les otages à Gaza, a averti le Hamas. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, affirme lui accentuer la pression militaire sur le mouvement islamiste palestinien pour arracher la libération des captifs israéliens toujours retenus dans le territoire.

Dans le même temps, l'armée israélienne a intensifié ses frappes en Syrie et au Liban voisins, tuant avant l'aube deux membres de la branche armée du Hamas dans un raid aérien contre un bâtiment à Saïda, ville du sud du Liban.

"Etendre la zone de sécurité"

Ces dernières heures, les forces israéliennes ont commencé des opérations terrestres à Choujaïya, un quartier de Gaza-ville, "afin d'étendre la zone de sécurité", a indiqué l'armée en référence à la zone tampon qu'elle a établie à l'intérieur de la bande de Gaza, à la frontière avec Israël et avec l'Egypte.

"Les soldats y ont éliminé de nombreux terroristes et démantelé des infrastructures" du Hamas, a-t-elle dit, ajoutant que les soldats "autorisaient l'évacuation des civils de la zone de combat".

A Choujaïya, Elena Helles raconte à l'AFP qu'elle ne peut sortir de sa maison, comme de nombreux habitants. "Nous sommes coincés avec ma famille chez ma soeur. L'armée d'occupation est très proche de nous. Les obus et les missiles tombent sur les maisons et les tentes (de déplacés). La mort nous menace de toutes parts", dit-elle.

Selon la Défense civile locale, au moins 30 Palestiniens ont été tués dans les opérations israéliennes depuis l'aube. Une source hospitalière a elle fait état de 25 morts dans une frappe sur une habitation de Khan Younès.

La maison "a été bombardée après minuit sans avertissement. La plupart des martyrs étaient des femmes et des enfants (...) Il y a des dizaines de martyrs sous les décombres, mais nous ne pouvons pas les sortir faute de matériel", affirme dans cette ville du sud du territoire Ahmad al-Aqqad, un proche des victimes, aux funérailles d'une dizaine d'entre elles.

Les Brigades Ezzedine al-Qassam, branche militaire du Hamas, ont affirmé que la "moitié" des otages vivants se trouvaient dans des zones qu'Israël a "demandé d'évacuer ces derniers jours".

"Arrêtez, ça suffit!"

"C'était comme le Jour du Jugement dernier: ils ont bombardé avec des missiles, tout est devenu sombre (...) tout a disparu. Nos enfants ont disparu", se lamente Raghda al-Sharafa, au lendemain d'une frappe israélienne contre une école abritant des déplacés à Gaza-ville: "Arrêtez, ça suffit!"

La quasi-totalité des 2,4 millions de Gazaouis ont été déplacés par les combats et vivent dans des conditions très dures, Israël bloquant l'entrée de l'aide humanitaire dans le territoire dévasté et assiégé.

Après deux mois de trêve et plusieurs semaines de tractations infructueuses sur la façon de la prolonger, Israël a repris le 18 mars ses bombardements aériens suivis d'opérations terrestres dans le territoire.

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent menée le 7 octobre 2023 par le Hamas dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine, où il a pris le pouvoir en 2007.

L'attaque a entraîné la mort de 1218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. Sur les 251 personnes enlevées, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 mortes selon l'armée.

L'offensive menée en représailles par Israël, qui a juré d'anéantir le mouvement islamiste palestinien, a fait au moins 50'609 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU. Selon ce ministère, au moins 1249 Palestiniens ont été tués depuis la rupture de la trêve, le 18 mars dernier.

"Nous morcelons la bande de Gaza et nous augmentons la pression pas à pas pour qu'ils nous rendent nos otages", a déclaré M. Netanyahu mercredi.

Frappes au Liban et en Syrie

Au Liban, l'armée israélienne a annoncé vendredi avoir tué dans une frappe à Saïda Hassan Farhat, un "commandant" du Hamas qui a "orchestré de nombreuses attaques terroristes contre des civils et soldats israéliens".

Les Brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du Hamas, ont confirmé dans un communiqué la mort de Hassan Farhat, de son fils, également membre des Brigades, et de sa fille.

Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, a dénoncé "une agression flagrante contre la souveraineté libanaise" et une "claire violation" de l'accord de cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre entre Israël et le Hezbollah libanais, un allié du Hamas.

L'adjointe de l'émissaire américain pour le Moyen-Orient, Morgan Ortagus, a entamé vendredi une visite à Beyrouth, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).

En Syrie, qu'il a menacée de faire payer un "lourd tribut" si elle menaçait sa sécurité, Israël a aussi intensifié ses frappes aériennes meurtrières, visant notamment des bases et un aéroport militaire, et mené une incursion terrestre dans le sud.

L'ONU et les autorités syriennes l'ont accusé de vouloir "déstabiliser" le pays voisin.