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Religions

La Via Jacobi, une aventure à vivre

Les Amis du Chemin de Saint-Jacques animeront en juin une marche-relais à travers toute la Suisse


20 mai 2023 à 01:11

Tradition » «La partie suisse du chemin de Saint-Jacques est vraisemblablement la plus belle, la plus variée et la plus riche en paysages et en patrimoine du vaste réseau de Compostelle. Pourtant, ce chemin reste souvent méconnu, y compris des pèlerins qui vont à Santiago», observe Béatrice Béguin, présidente des Amis du Chemin de Saint-Jacques en Suisse. Pour mettre en lumière ce tracé et ses principales variantes balisées, l’association, forte de 2000 membres, animera une «marche-relais» du 3 au 23 juin prochain. Une aventure unique, riche en découvertes, sur un chemin qui était déjà pratiqué avant la naissance de la Confédération.

«La tradition veut que les pèlerins jacquaires partent de leur maison. Ils ne découvrent que les tronçons qui les rapprochent de l’Espagne, alors que de magnifiques espaces sont à découvrir en amont», explique Olivier Cajeux, responsable du projet Via Jacobi 23. Lui-même en a fait l’expérience. «Souvent, les marcheurs ne partent que du Puy-en-Velay, l’un des 4 départs historiques français décrits dès l’an 1160 dans le Codex Calixtinus. D’autres, comme nombre d’Américains, n’empruntent que le tronçon final, le très fréquenté Camino francés», précise Béatrice Béguin. Pourtant, le vaste réseau des chemins de Compostelle, comparable à de petits ruisseaux qui convergent vers une grande rivière, est énorme et gagne à être connu. Certains chemins partent de Pologne, d’autres de Hongrie, de Suède, de Slovénie… Il existe même un chemin de Compostelle au Québec.

A la suite du bourdon

«Les pèlerins non-croyants sont toujours plus nombreux à tenter l’expérience» 
Béatrice Béguin

L’ambition de cette marche-relais est aussi de mettre en évidence les baliseurs, ces bénévoles qui assurent, avec beaucoup de dévouement, la surveillance du chemin et le confort des pèlerins. «Ce sont eux qui porteront le bourdon, le grand bâton de pèlerin, et guideront les participants à chaque étape. Autrefois, le bourdon était une aide à la marche, mais aussi une protection contre les brigands ou les chiens. Aujourd’hui, les gens marchent plutôt avec des bâtons en carbone», constate le chef du projet. Il rappelle que dans l’iconographie, le bourdon est l’attribut de saint Jacques par excellence, avec la coquille, le chapeau et la gourde. A Fribourg, par exemple, on le voit sur un panneau sculpté des stalles de la cathédrale.

Le long du tracé, les participants pourront découvrir un important patrimoine sacré, avec des églises, des fresques, des oratoires et des symboles liés à saint Jacques. «La motivation des pèlerines et pèlerins n’est plus a priori religieuse. Les non-catholiques, non-pratiquants ou non-croyants sont toujours plus nombreux à tenter l’expérience. Marcher dans la nature permet d’expérimenter cette «prière avec les pieds». S’arrêter dans les chapelles, s’immerger dans le silence, dans des lieux sacrés ancestraux, contribuent à nourrir la spiritualité», assure la présidente de l’association. «Croiser toutes ces églises, ces cathédrales, permet d’inscrire la verticalité dans le chemin. Elles nous font lever les yeux vers le ciel, elles nous font prendre conscience qu’il y a quelque chose de plus grand», renchérit Olivier Cajeux.

Il raconte qu’au Puy-en-Velay, il a toujours été surpris de voir tant de monde à la bénédiction des pèlerins à la cathédrale, alors que dans les gîtes la plupart s’affichent comme non-croyants: «Ces gens osent expérimenter, se risquer dans une spiritualité qu’ils ne rencontrent pas dans leur quotidien.»

Animation aux étapes

La marche-relais, à laquelle tout un chacun peut prendre part à sa guise (étapes de 9 à 31 km), sera assortie à chaque étape d’une série d’activités en fin de journée, afin d’encourager l’échange entre les gens. «Ce seront des repas en commun, lectures, concerts, conférences, rencontres et autres surprises. A Constance, une célébration officielle, avec explications historiques, marquera le départ dans la rotonde de la cathédrale, lieu symbolique d’où partaient les pèlerins au Moyen Age.»

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