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Coûts de la santé. Génériques plus chers et originaux moins chers dès juillet

Le prix des médicaments sur ordonnance change dès le 1er juillet. Ceux qui coûtent moins de 30 francs seront plus chers, et ceux qui coûtent plus de 30 francs moins chers. Les médicaments en libre accès ne sont touchés que de manière marginale.

Les prix des médicaments changeront dès juillet (archives).KEYSTONE/DPA/HENDRIK SCHMIDT

ATS

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24 juin 2024 à 09:30

Temps de lecture : 2 min

Ce changement concerne la part relative à la distribution des médicaments. Celle-ci rémunère les prestations logistiques des pharmacies, des hôpitaux, de certains EMS ou des médecins qui distribuent des médicaments. Elle permet de couvrir une partie des salaires, les coûts d'infrastructure et des transports.

Jusqu'à présent, grâce à cette part, les médicaments onéreux étaient plus rentables. Ce qui n'incitait pas à donner des génériques. Le Conseil fédéral a décidé de mettre les médicaments originaux et les génériques sur un pied d'égalité.

Concrètement, le prix des médicaments originaux diminuera, et celui des génériques augmentera. Ces derniers resteront toutefois moins chers que les préparations originales. Dans l'ensemble, cette mesure doit permettre des économies de 60 millions de francs par an.

Priorité aux génériques

Pour Curafutura, la Fédération des médecins suisses (FMH), la faîtière des hôpitaux H+ et l'association des pharmaciens PharmaSuisse, "cette adaptation corrige la mauvaise incitation actuelle selon laquelle pharmaciens, médecins et services hospitaliers ambulatoires gagnent plus sur le médicament original. La priorité est donc enfin donnée au médicament générique équivalent, mais moins cher".

Pour les quatre faîtières, le nouveau système ouvre la voie à une utilisation accrue des médicaments génériques au niveau collectif. A plus long terme, des économies supplémentaires de plusieurs centaines de millions de francs sont possibles. Cela profitera "aux patients et aux payeurs de primes". Même si ceux qui utilisent déjà des génériques verront leur facture augmenter, déplore la Fédération suisse des patients, par la voie du président de la section romande, le sénateur Baptiste Hurni (PS/NE).

Occasion manquée

De son côté, la seconde faîtière des assureurs, Santésuisse, regrette que le Conseil fédéral ait manqué une occasion de "réduire enfin de manière conséquente les marges de distribution dans le commerce des médicaments et de soulager ainsi de manière significative l'assurance de base".

A l'avenir, les médicaments bon marché, souvent payés directement par les consommateurs, coûteront nettement plus cher. Le Dafalgan devrait voir son prix public bondir de 70%.

Santésuisse rappelle aussi que les prix des médicaments génériques sont bien trop élevés par rapport à l'étranger. Pour sa directrice Verena Nold, des économies de 370 millions de francs sont possible immédiatement et sans perte de qualité en abaissant les prix au niveau moyen des pays de référence (55%).

PharmaSuisse rappelle de son côté que ces médicaments sont délivrés sans ordonnance et ne sont pas concernés par la réforme.