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AVS. Erreur de plusieurs milliards sur l'AVS, enquête ouverte par le DFI

L'Office fédéral des assurances sociales (OFAS) s'est trompé dans le calcul des dépenses à long terme de l'AVS. L'évolution financière de l'AVS a été présentée de manière trop négative, les dépenses étant quatre milliards inférieures à ce qui était prévu pour 2033.

Le directeur de l'OFAS, Stéphane Rossini (à droite), a dit regretter profondément cette situation lors d'une conférence de presse.KEYSTONE/PETER KLAUNZER

ATS

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6 août 2024 à 09:30, mis à jour à 11:22

Temps de lecture : 1 min

Le résultat de répartition négatif à partir de 2026, quant à lui, s'accentuera jusqu'en 2033 pour atteindre quelque 4 milliards de francs, au lieu de 7 milliards.

L'OFAS regrette profondément cette situation, car ces erreurs génèrent des incertitudes, a déclaré le directeur de l'office, Stéphane Rossini, lors d'une conférence de presse mardi. "Ces erreurs ne devraient pas se produire, car il est de notre responsabilité de fournir des outils performants", a-t-il ajouté.

Cette erreur est due à deux formules erronées dans un programme de calcul. L'OFAS indique avoir immédiatement développé deux modèles alternatifs de calcul. Il a aussi chargé deux instituts de recherche de développer chacun, d'ici à fin août, leur propre modèle autonome de projection. De nouvelles perspectives financières seront publiées en septembre.

Enquête administrative

Dans la foulée de cette annonce, le Département fédéral de l’intérieur (DFI) a annoncé dans un communiqué que la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider a ordonné l’ouverture d’une enquête administrative.

Les résultats sont attendus pour la fin de l’année, précise le DFI. Ce dernier et l’Office fédéral des assurances sociales "prendront les mesures qui s’imposent pour garantir la fiabilité des projections financières", indique-t-on encore. "L'OFAS salue cette initiative", a déclaré Stéphane Rossini.

LPP pas touchée

L'impact sur la 13e rente AVS concerne surtout son financement, qui sera moins élevé que prévu. Cela concerne également la part de la Confédération, qui sera moins importante, précise M. Rossini. Les coûts, eux, ne changent pas.

Quant à l'assurance invalidité et la LPP, sur laquelle la population va voter en septembre, elles ne sont pas touchées. Les erreurs de calcul dans les projections ne "concernent strictement que l'AVS", a déclaré le directeur de l'OFAS.

"Confiance entamée"

Pour le parti socialiste, ces prévisions meilleures qu'imaginées prouvent que le financement à long terme de l'AVS est bien plus solide que ce qui avait été pronostiqué jusqu'à présent. "Les plans du camp bourgeois visant à réduire les prestations de retraite et même à augmenter l'âge de la retraite doivent donc définitivement être abandonnés", a déclaré dans un communiqué le coprésident du Groupe Socialiste aux Chambre fédérales, Samuel Bendahan.

L'Union syndicale suisse estime que les projections financières "trop pessimistes et non réalistes" ont entamé la confiance de la population. Elles remettent en question le résultat du vote très serré, en septembre 2022, sur le relèvement de l'âge de la retraite des femmes. Le syndicat exige la suspension des travaux en cours et que la 13e rente AVS soit versée un an plus tôt que prévu, soit en 2025.

Il s'agit d'un "fiasco", selon le PLR, qui impute la responsabilité de cette erreur aux deux derniers patrons du DFI, les conseillers fédéraux socialistes Alain Berset et Elisabet Baume-Schneider. Il exige que les commissions de gestion des deux Chambres fédérales enquêtent sur une erreur "sans précédent". Les Libéraux exigent aussi que les travaux sur l'augmentation des cotisations salariales et de la TVA soient mis en pause.