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Espagne. Entrée en fonctions du nouveau gouvernement catalan

Les socialistes du Premier ministre espagnol Pedro Sánchez ont repris le contrôle du gouvernement catalan avec l'entrée en fonction lundi d'un nouvel exécutif. Ils mettent ainsi fin à une présence au pouvoir de 14 ans du courant indépendantiste dans cette région.

"Je veux vous assurer que ce gouvernement gouvernera pour tous, c'est une véritable obsession", a déclaré Salvador Illa, président du gouvernement.KEYSTONE/EPA/QUIQUE GARCIA

ATS
AFP

ATS et AFP

12 août 2024 à 14:29

Temps de lecture : 2 min

Présidé par le socialiste Salvador Illa, ministre de la Santé de M. Sánchez au plus fort de la pandémie de Covid-19, ce gouvernement de 16 membres est majoritairement constitué de technocrates, mais comprend aussi deux séparatistes modérés du parti ERC (Gauche républicaine de Catalogne).

"Je veux vous assurer que ce gouvernement gouvernera pour tous, c'est une véritable obsession", a affirmé M. Illa lors de la prestation de serment de ses conseillers (ministres). Le Parti socialiste de Catalogne (PSC, branche régionale du PSOE de M. Sánchez) avait remporté le scrutin régional du 12 mai, mais sans obtenir la majorité absolue de 68 sièges à l'assemblée.

Après plusieurs semaines de tractations, M. Illa est parvenu à obtenir le soutien du petit parti d'extrême gauche Comuns - membre de la plateforme Sumar, qui appuie le gouvernement de M. Sánchez à Madrid - et surtout celui de ERC, le plus modéré des deux grands partis séparatistes de la région. Disposant dès lors de la majorité absolue des sièges, M. Illa a pu être élu jeudi par l'assemblée président de la "Generalitat" (gouvernement catalan).

Hostilité

Le fait que les socialistes aient réussi à mettre sur pied un gouvernement en Catalogne valide, pour l'entourage de M. Sánchez, la stratégie du Premier ministre, qui vise à réduire le soutien au séparatisme catalan en lui offrant des concessions. La plus importante de celles-ci est une amnistie controversée pour les personnes impliquées dans une tentative d'indépendance unilatérale en 2017 qui provoqua la plus grave crise politique en Espagne depuis le retour de la démocratie.

Pour convaincre ERC de l'appuyer, M. Illa a également dû s'engager à accorder à la Catalogne le contrôle total des impôts collectés sur son territoire, l'une des principales revendications des partis indépendantistes depuis des décennies. Avant d'entrer en vigueur, cette concession majeure, à la fois sur les plans budgétaire et constitutionnel, doit encore être entérinée par le Parlement espagnol.

Elle se heurte à l'hostilité de l'opposition de droite, mais aussi de certains socialistes, qui affirment qu'elle priverait l'État central d'une source substantielle de revenus. Plusieurs régions craignent aussi qu'une telle réforme introduise une inégalité de traitement entre les différentes communautés autonomes qui composent le pays.