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Économie

Délits financiers. Scandale Wirecard: deux autres anciens dirigeants mis en accusation

Le parquet pénal de Munich a annoncé mardi avoir requis un procès contre deux autres anciens dirigeants de Wirecard dans le cadre de l'enquête sur la faillite retentissante de l'entreprise de paiements qui avait ébranlé l'Allemagne en 2020.

L'ex-patron de Wirecard, Markus Braun, lors de son procès en mars 2023. (archive)KEYSTONE/DPA/SVEN HOPPE

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AFP

ATS, AWP et AFP

6 août 2024 à 15:21

Temps de lecture : 2 min

Selon un acte d'accusation déposé le 31 juillet, deux ex-membres du directoire de Wirecard, Alexander von Knoop, directeur financier, et Susanne Steidl, responsable du développement des produits, se voient reprocher dans plusieurs cas des délits d'abus de confiance, de même que de complicité de ce délit pour le premier, selon un communiqué du parquet.

Il s'agit d'un nouvel épisode judiciaire depuis le procès entamé fin décembre 2022 à Munich de l'ex-patron de la fintech, l'Autrichien Markus Braun, principal accusé aux côtés de Stephan von Erffa, ancien chef comptable, et de Oliver Bellenhaus, l'ancien patron d'une filiale de Wirecard à Dubaï.

M. von Knoop et Mme Steidl ont travaillé plus d'une décennie chez Wirecard, rejoignant son directoire en 2018.

Dans son acte d'accusation, le parquet détaille trois cas de possible fraude les impliquant et qui ont pu causer "un préjudice s'élevant à plusieurs centaines de millions d'euros" pour Wirecard. C'est au tribunal de désormais décider du renvoi des accusés en procès.

Ils se voient notamment reprocher de ne pas avoir empêché le versement fin 2019 d'un "dépôt de garantie" de 40 millions d'euros à une société écran établie à Singapour, Ruprecht Services Pte Ltd. Ils auraient en l'espèce simplement suivi les indications "dénuées de sens" envoyées par courrier électronique par Jan Marsalek, autre dirigeant de Wirecard au coeur du scandale et qui est recherché depuis 2020. Les 40 millions d'euros avancés n'ont jamais été remboursés.

Une autre fraude alléguée concerne un prêt de 10 millions d'euros accordé à une autre société également basée à Singapour, OCAP, censée avancer de l'argent à des commerçants en lien avec des transactions effectuées par carte de crédit.

Les deux accusés ont approuvé ce prêt sur la base d'"informations orales non fondées et incohérentes" sur la société bénéficiaire qui est apparue comme l'un des maillons clé du scandale, selon le parquet.

A l'automne 2019, OCAP a obtenu un nouveau prêt de 100 millions d'euros malgré d'importants arriérés en souffrance envers Wirecard. Une décision "déraisonnable" selon le parquet. Détail aggravant : le conseil de surveillance de Wirecard n'avait pas été consulté sur ce prêt.

Fleuron allemand des paiements numériques, Wirecard s'est effondré en juin 2020 lorsque ses dirigeants ont avoué que 1,9 milliard d'euros d'actifs, soit un quart de la taille du bilan, n'existaient pas en réalité.

Cette faillite a constitué, de l'aveu même du gouvernement allemand, "le plus grand scandale financier" ayant jamais touché le pays.

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