Logo

Économie

Santé. La hausse des dépenses n’est pas près de s’arrêter

Les dépenses de santé devraient augmenter de 3 à 4% par année, malgré des réformes à bout touchant


16 mai 2023 à 04:01

Temps de lecture : 1 min

Santé » Le professeur d’économie de la santé à l’Université de Bâle Stefan Felder estime qu’il faudra compter sur une hausse des dépenses de 3 à 4% par an ces prochaines années. Si la croissance s’est avérée plus élevée ces derniers mois, c’est lié à un effet de rattrapage après la pandémie.

3 à 4%

La hausse des dépenses par an ces prochaines années

L’économiste ne se montre toutefois pas fataliste. Il existe des solutions pour freiner cette progression à plus long terme. Il en est persuadé. Et de citer l’exemple des hôpitaux, qui représentent près d’un tiers de la facture de l’assurance-maladie de base, en y incluant les prestations ambulatoires. «La fermeture de petits établissements permet d’économiser des coûts fixes et de profiter d’économies d’échelle. Les subventions des cantons via l’indemnisation des prestations d’intérêt général (PIG) empêchent toutefois la consolidation du paysage hospitalier», déplore le spécialiste. La Suisse compte 276 hôpitaux. Elle dispose de 4,6 lits en soins aigus pour 1000 habitants. C’est moins que l’Allemagne, l’Autriche et la France, mais davantage que l’Italie, l’Espagne et les Etats-Unis.

Conflit d’intérêts

Dans certaines régions, les PIG, qui couvrent notamment la recherche et la formation universitaire, atteignent plusieurs centaines de millions de francs. Dans le canton de Fribourg, elles se sont fixées à un niveau bien inférieur, soit 59,6 millions en 2022. Ces montants sont néanmoins à prendre avec des pincettes car dans certaines régions, comme à Zurich, le salaire des professeurs est payé par les universités et n’est donc pas pris en charge par les PIG.

276

hôpitaux en Suisse

Selon Stefan Felder, c’est le système tout entier qui doit être revu et dépolitisé: «Tant que les cantons déterminent la liste des hôpitaux dont les prestations sont remboursées par l’assurance-maladie de base, sont en même temps propriétaires d’établissements et exercent une influence sur la négociation des tarifs, une concurrence loyale n’est pas possible.» Les cantons devraient rendre les hôpitaux juridiquement indépendants et limiter leur rôle à une fonction de surveillance, d’après lui.

Une année cruciale

Le financement uniforme des prestations ambulatoires et stationnaires (EFAS) apportera néanmoins un réel progrès dans ce domaine, puisque les assureurs paieront à l’avenir les factures des hôpitaux à 100%. Parallèlement, les cantons verseront leurs contributions de manière forfaitaire à la compensation des risques. A terme, les contributions cantonales perdront donc leur lien spécifique avec la fourniture de prestations. Et elles serviront toujours plus à réduire les primes des plus modestes.

Pius Zängerle, le directeur de l’une des deux associations faîtières des assureurs-maladie, Curafutura, qui fête ses dix ans, abonde: «Il faut se concentrer sur les réformes à bout touchant, comme le financement uniforme». Le responsable, qui représente les caisses CSS, Helsana, Sanitas et KPT, cite encore la révision du tarif médical de l’ambulatoire, Tarmed, discutée depuis une décennie sous la Coupole fédérale. La nouvelle grille tarifaire, Tardoc, sera soumise pour approbation au Conseil fédéral au deuxième semestre 2023, une année qualifiée de cruciale par le Lucernois en matière de système de santé.

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus

Dans la même rubrique