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Économie

Conjoncture. Allemagne: première baisse du moral des investisseurs depuis 2023

Le moral des investisseurs allemands a baissé en juillet, après onze mois consécutifs de hausse, en raison des incertitudes sur la conjoncture dans la première économie européenne et vis-à-vis de la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE).

L'inflation des coûts de l'énergie depuis la guerre en Ukraine et la baisse de la demande mondiale mettent à mal le secteur industriel, capital pour l'économie allemande (archives).KEYSTONE/DPA/FEDERICO GAMBARINI

ATS
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AFP

ATS, AWP et AFP

16 juillet 2024 à 12:16

Temps de lecture : 2 min

Cet indicateur particulièrement scruté du climat des affaires a perdu 5,7 points sur un mois, à 41,8 points, selon un communiqué publié mardi par l'institut de recherche économique ZEW. Sa dernière baisse remontait à juillet 2023.

"Les perspectives économiques se dégradent", a commenté Achim Wambach, président du ZEW dans un communiqué, constant la baisse, attendue des analystes du secteur.

Les experts interrogés par l'outil d'analyse financière Factset avaient tablé sur une baisse à 42 points.

En cause: "le fait que les exportations allemandes aient diminué plus que prévu en mai, l'incertitude politique en France et le manque de clarté concernant la future politique monétaire de la BCE ont contribué à cette évolution", a-t-il expliqué.

L'indice de confiance dans la conjoncture actuelle a toutefois augmenté de 4,9 points sur un mois, en demeurant à niveau très bas, -68,9 points.

Ces chiffres confirment le tableau maussade de l'économie allemande, alors que les carnets de commandes à l'industrie ainsi que les exportations s'affaiblissent dans ce pays dépendant du commerce extérieur.

L'Allemagne a vu son produit intérieur brut (PIB) reculer l'an dernier, plombé par l'affaiblissement du secteur industriel en raison de la hausse du coût de l'énergie après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, de l'inflation et de la baisse de la demande mondiale.

Une lente reprise est annoncée depuis le deuxième trimestre, grâce à la baisse de l'inflation, mais le rebond pour cette année s'annonce faible. Le gouvernement a récemment annoncé un léger relèvement de sa prévision de croissance pour l'année en cours, qu'il a portée de 0,2% à 0,3%.

En outre, la BCE a abaissé pour la première fois ses taux directeurs en juin dernier, soulageant les entreprises, mais n'a pas donné d'indices d'une poursuite de la détente monétaire.

"La baisse continue des entrées de commandes, notamment en provenance de l'étranger, s'avère de plus en plus un frein à une reprise durable de l'activité industrielle", a observé lundi le ministère de l'économie dans une note.

"La reprise économique risque d'être encore retardée", a-t-il ajouté, même si "l'amélioration" attendue du commerce extérieur devrait "conduire à un renversement de tendance au cours de l'année" pour l'industrie.

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