Daphné Roulin, le retour à la terre d’une écologiste

Portrait » En quittant Bellinzone, au Tessin, pour Démoret, petit village situé dans le district du Jura-Nord vaudois, juste à côté de l’enclave fribourgeoise de Vuissens, Daphné Roulin n’a pas seulement changé de climat. Mais aussi de vie. A 33 ans, celle qui, jusqu’à fin août, était greffière au Tribunal pénal fédéral vient de commencer un CFC d’agricultrice. «J’ai adoré le droit. Cela traite de nombreux domaines, avec beaucoup de débouchés. Mais c’est toujours très intellectuel. J’avais envie d’un travail plus manuel, même si l’agriculture implique aussi beaucoup de réflexion: il faut organiser le tournus des cultures, maîtriser l’aspect comptable, prendre en compte la protection de l’environnement», explique celle qui, depuis l’an dernier, est également députée verte au Grand Conseil fribourgeois.

La Glânoise, qui a grandi et vit encore aujourd’hui à Torny-le-Grand, passe désormais quatre jours par semaine dans la campagne vaudoise, sur une exploitation bio spécialisée dans les chevaux et les grandes cultures. Et tous les jeudis, elle suit des cours à l’Institut agricole de Grangeneuve. «Comme il s’agit de ma deuxième formation, je ne dois faire que deux ans à la place de trois. En gros, je suis dispensée de tous les cours de culture générale», explique-t-elle. Il n’empêche, le défi reste énorme. Mais ne paraît pas l’effrayer. «La semaine dernière, j’ai eu des cours de soudure. J’ai d’abord pris peur. Mais au final, j’ai beaucoup aimé souder. C’est quelque chose de précis, de technique. En fait, je crois qu’il ne faut jamais avoir peur d’oser», sourit-elle.