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Musique

Passer un casting pour réaliser son rêve, jouer dans le métro parisien

Huit cents candidats ont passé des castings pour être un des artistes autorisés sous terre

De gauche à droite: les groupes Muddy Po Boys, Gitane Maïs, le joueur d’orgue de Barbarie Philippe et Soumana en plein casting.

8 mai 2023 à 15:22

Reportage » Le rendez-vous avait été pris à la station de métro République, en plein cœur de Paris. Le point de rencontre était une intersection de couloirs, menant aux lignes 2 et 11. «Vous ne pouvez pas la rater, avait-elle prévenu, c’est là que tous les musiciens se rassemblent car il y a énormément de passage.» Manque de chance, une chanteuse y avait déjà posé son micro et ne comptait pas s’en aller de sitôt. «Allons à la station Belleville. Il y a moins de monde, mais c’est plus intime.»

A 31 ans, Marine Dubruque connaît le métro parisien par cœur. Depuis trois ans, elle s’y produit une fois par semaine. Musicienne, chanteuse, clown, cette artiste a vite compris que le métro pouvait être une scène à part entière. «Il y a un côté absurde qui me plaît à jouer sous terre: il n’y a aucun confort, il y a le bruit des trains, les vibrations, les annonces au micro. Mais c’est un endroit parfait pour s’entraîner et tester de nouveaux morceaux», avoue-t-elle.

Comme Marine, ils sont 300 artistes, musiciens, chanteurs en solo ou en groupe, à se produire chaque année dans le métro parisien. Au printemps et à l’automne, des castings sont même organisés par la RATP, le gestionnaire des réseaux de transports en Ile-de-France. Objectif, sélectionner parmi les 800 candidats les futurs talents de demain. «Le métro a parfois été un tremplin pour certains chanteurs, comme William Baldé, Zaz, Keziah Jones ou encore Claudio Capéo, confie Stella Sainson, responsable du dispositif Musiciens du métro. Ce que l’on recherche, c’est de l’originalité, du charisme et cette faculté d’arriver à attraper le regard et les oreilles des voyageurs.»


Ce soir-là d’avril, ils sont six groupes à monter sur scène devant un jury de professionnels. La chanteuse Joyce Jonathan est assise au premier rang: «Je vais être attentive à la voix et à la prestation scénique. Ce n’est pas évident de jouer devant un public qui n’est pas là pour vous écouter. Réussir à le faire s’arrêter est une vraie prouesse.» Sur scène, la lumière baisse, Edgar, le chanteur du groupe Muddy Po Boys, ajuste son micro. Ils sont cinq, bassiste, guitaristes et batteur, à espérer repartir avec leur sésame. Deux titres joués et vingt minutes plus tard: «On a été retenu, c’est génial, le métro permet de varier les expériences scéniques et de gagner du galon sur la voix et l’attitude, se félicite Edgar. Dans le métro, on est porté par la réaction des voyageurs, ce sont eux qui nous influencent sur ce qu’on va jouer: punk, bossa, swing manouche, l’idée est de toujours jouer des musiques entraînantes.» Et de poursuivre: «On ne joue pas pour l’argent, même si on est content quand le chapeau se remplit. Parfois, on peut réussir à gagner 20 francs suisses de l’heure.»

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