Fribourg » Son nom s’affiche de plus en plus souvent sur les programmes des concerts: récemment, Olivier Lattion a composé une œuvre nouvelle pour la Société des concerts de la ville de Bulle (Ombre, en 2021) et pour le duo Vulcain (la pièce Apostrophes, créée cet hiver dans le cadre du projet fribourgeois Nectar). Il sera en mai prochain le compositeur invité de l’Orchestre de la ville de Bulle. En attendant, c’est pour l’ensemble de musique contemporaine Diachronie qu’il a affûté son crayon – si, si, il écrit encore à l’ancienne et pas directement sur un logiciel.
La première de Prisme est prévue ce samedi soir au Phénix, à Fribourg. La salle accueillera le dernier concert dirigé par Olivier Murith, le fondateur de l’ensemble Diachronie, qui a passé la baguette à Stéphane Mooser. C’est avec un pincement au cœur que le chef prendra congé de ses musiciens et du public. En proposant une commande de création, comme il l’a régulièrement fait depuis 2015.
Cette année-là, Olivier Lattion assistait au premier concert de la formation, en tant que féru de musiques actuelles. Un fidèle de la première heure, qui marquera donc l’adieu d’Olivier Murith à la tête de Diachronie. Il a été doyen des classes de piano au Conservatoire de Fribourg avant de trouver sa voie et de se consacrer entièrement à la composition. Mais c’est moins le répertoire classique qu’il cite que le rock progressif des années 1970 à 1978. Huit années durant lesquelles Genesis, Yes, King Crimson se sont distingués. «Le rock, c’est la musique qui m’a le plus parlé, de la préadolescence jusqu’à la fin de l’adolescence. Mais j’ai toujours joué du classique», se souvient le compositeur. «Aujourd’hui, c’est encore une musique qui me touche et dont je m’inspire. Il y aura un passage à la King Crimson», révèle-t-il.
Scintillement sonore
On cite aussi souvent l’improvisateur (au piano), quand on tire le portrait d’Olivier Lattion. Mais même s’il définit le processus de composition comme «très intuitif», il ne cesse de rechercher la «cohérence»: ses pièces sont au contraire «très écrites, structurées et précises». Le créateur n’oublie pas les contraintes de l’interprète: «J’essaie d’être le plus clair possible.» Il dit lui-même apprendre beaucoup des musiciens, qu’il va trouver durant la phase d’écriture. Il met un point d’honneur à écrire pour et non pas contre les instruments. Olivier Murith approuve: c’est ce qui rend également ses œuvres agréables à écouter pour le public. «C’est mon côté rock, sourit Olivier Lattion. Les gens vont communier à un concert rock, ils y vont pour le plaisir. J’aime qu’il y ait cela aussi dans ma musique.»
