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Musique

Metallica lance son nouvel album au cinéma

Le légendaire groupe de heavy metal a proposé à ses fans d’écouter en avant-première son nouvel album dans un cinéma fribourgeois

Les artilleurs trash s’apprêtent à fêter sur scène leurs 40 ans de carrière.

14 avril 2023 à 20:11

Rock » Lorsqu’on pénètre dans la salle numéro cinq de l’Arena, on ne sait vraiment pas à quoi s’attendre. La séance, proposée dans de nombreux cinémas de la planète, est unique. Avant la parution quelques heures plus tard de 72 Seasons, le premier album studio de Metallica depuis 2016, le groupe californien souhaite faire entendre à son public les 12 titres d’un des disques rock les plus attendus de l’année.

La salle, plutôt bien garnie, est à peine plongée dans l’obscurité que le logo tagué en jaune de ceux qu’on surnomme parfois les «Quatre cavaliers» (de l’Apocalypse) vient griffer l’écran. Celles et ceux qui n’auraient pas encore fait le plein de disques et de merchandising sont invités à scanner un QR code pour faire leurs emplettes. Diable, ça commence bien… S’ensuit un clip bâti sur des plans d’un quart de seconde pour annoncer une tournée mondiale de deux ans et les offres VIP qui vont avec! Là, on tremble: aurait-on payé un billet pour mater une série de pubs?

Rafale de riffs titanesques

Filmés en noir et blanc sur un canapé exigu, les quatre membres du groupe (Lars Ulrich, James Hetfield, Kirk Hammett et Roberto Trujillo) s’adressent à présent à l’auditoire. Les artilleurs du trash metal ressemblent ici davantage à une troupe de lycéens aux portes des vacances d’été qu’à de vieux rockers s’apprêtant à fêter sur scène leurs 40 ans de carrière.

On verra plus tard si cet album rejoindra le Black Album au panthéon du métal en fusion

C’est donc dans la bonne humeur et en toute simplicité que l’écoute démarre avec l’éponyme 72 Seasons, une orgie sonique de plus de sept minutes que Lars Ulrich présente comme un morceau idéal pour rouler en décapotable sur une route bordant le Pacifique ou pour s’entraîner. S’entraîner? A filer des torgnoles à King Kong ou à Godzilla sûrement, tellement le tempo est boxé derrière ces guitares qui tabassent tout ce qui bouge! Sur l’écran, les musiciens, filmés en studio, sont noyés sous un déluge d’images brûlantes, sorte de vision chamanique couplée au passage de la porte stellaire dans 2001, l’Odyssée de l’espace. Autant dire que ça décape! Tous les titres seront ainsi accompagnés par des clips de haute volée, souvent psychédéliques, parfois minimalistes jusqu’au vertige ou inspirés par le cinéma de genre. Shadow Follow, le second titre présenté par Hetfield comme un «truc fun façon Ramones», semble à la première écoute le plus anodin du lot.

La suite vibrante, puissante, remarquable, va tenir en haleine un public sage mais manifestement sous le charme. Entre chaque rafale de riffs titanesques, les musiciens, filmés dans un profond fauteuil, se relaient pour donner leur sentiment et offrir quelques anecdotes sur la chanson à venir. A ce petit jeu, Lars Ulrich est assurément le plus drôle et le plus pertinent mais ses camarades parviennent eux aussi à capter notre attention sans trop de peine.

Screaming Suicide, hommage non déguisé à la NWOBHM (New Wave of British Heavy Metal), courant du début des années 80 incarné notamment par Iron Maiden, Diamon Head ou Def Leppard, est porté par un refrain beuglé qui fait de lui un tube en puissance. Cet hymne, à l’instar du puissant Lux Aeterna, est marqué par une sourde nostalgie de l’enfance et la volonté de ne jamais oublier le môme qu’on a été. 72 Seasons, tel est, d’ailleurs, le nombre de saisons vécues par une personne au moment de son 18e anniversaire…

Le projectionniste ayant eu la bonne idée de ne pas lésiner sur le volume sonore, la suite du programme passe aussi rapidement qu’un séjour au «paradis rock’n’rollien». On verra plus tard si 72 Seasons rejoindra le Black Album au panthéon du metal en fusion ou s’il sera un jour l’équivalent de ce que Physical Graffiti de Led Zep fut pour les ados des années 70.

Pour l’heure, ce blockbuster titanesque de 77 minutes, qui s’achève sur un Inamorata de plus de onze minutes (soit la plus longue composition enregistrée par Metallica) doté d’un pont hypnotique prétexte à un dialogue basse-batterie bouleversant, semble promis à un bel avenir. Et son écoute, dans des conditions inédites, nous a permis de passer une soirée comme seul le rock’n’roll authentique peut nous en offrir.

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