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Il a amené les Free Parties en Europe. le monde de raves de Seb 69db

Le Britannique Sebastian Vaughan, alias Seb 69db, est un pionnier des rave parties. Il était invité le 12  mai à Fribourg. Rencontre

Seb 96db, alias Sebastian Vaughan, un des pionniers des raves party en Angleterre Photo Lib / Charly Rappo, Fribourg, 12.05.2023Charly Rappo/Charly Rappo / La Libert??

19 mai 2023 à 15:37

Musique » On s’attendait à ce que Sebastian Vaughan, qui a assisté à la naissance des rave parties en Angleterre, parle surtout de décibels. Mais l’artiste connu sous le nom de Seb 69db truffe son discours de références à la défense des libertés, interroge le capitalisme, le système, le rôle de l’Etat.

Il cite volontiers la journaliste altermondialiste Naomi Klein. Il complète ses réponses en invoquant les anarchistes. Habitué des soirées, slalomant entre les lois et les règlements, il proposait le 12 mai un set lors d’un événement tout ce qu’il y a de légal au Crazy Club à Fribourg. Il était l’invité de BSA Sound System, organisateur fribourgeois de soirées autorisées dont on a aussi entendu parler pour ses raves illégales en pleine nature.

Comme tout Britannique, Sebastian Vaughan a été biberonné aux chansons des Beatles et des Rolling Stones, elles-mêmes nourries de musiques afro-américaines. C’était une porte ouverte pour écouter Chuck Berry, B.B. King et les autres puis pour se plonger dans l’afrobeat. Il a joué de la batterie, a fait du rock psyché. A 17 ans, il est parti à Londres pour rejoindre un squat et jouer avec un groupe. Mais pendant ce temps l’acid house venue de Chicago avait traversé l’Atlantique et se répandait sur le Vieux-Continent via les raves. «Quand j’ai vécu dans les entrepôts londoniens les premières raves alternatives, j’ai vu la possibilité pour 1000 personnes de venir sans grands frais. Il y avait un mouvement de fraternité où la couleur, la race, le sexe importaient peu...» s’extasie le quinquagénaire. «Ce qui m’a touché était d’aller au-delà de la pop et de voir la fonction de la musique dans la société.»

En 1991, après le Festival de Longstock dans l’Hampshire, lui et son collectif Spiral Tribe décident de faire le tour des «festivals libres» du pays. Avec sa crew, il lance le mouvement techno Free Party, des fêtes gratuites mais surtout libres de par leur créativité artistique souhaitant s’ébattre hors des murs. «Une partie de la culture était réservée aux gens riches. Le prix d’entrée des boîtes était trop cher. Nous, nous voulions ouvrir les portes à tout le monde», explique-t-il en français. Il dit les ouvriers qui ont bossé toute la semaine, qui ont payé leurs impôts et qui doivent encore sortir leur porte-monnaie pour s’amuser le week-end.

«Une célébration de la vie»

Il parle de quelques années légendaires, de paradis pendant lequel les raves se façonnaient. La techno était nouvelle, des amateurs de rock, de reggae, de pop venaient s’imprégner de cette culture encore vierge. Ses contours étaient mouvants, c’était avant que les sonorités s’affûtent, que des sous-courants se détachent pour former des styles affirmés. Cette jeunesse supermotivée voulait expérimenter avec des vinyles, osait le vijing (du djing avec des vidéos), des sets live, accueillait des rappeurs, de la danse… «C’était une célébration de la vie, de la technologie, de la fraternité», sourit encore Sebastian Vaughan. Rapidement, lui a improvisé, «faisant confiance», recherchant la magie provoquée par la musique, le sourire qui apparaît sur les visages quand un bon titre de Bob Marley est diffusé.

«C’était une célébration de la vie, de la technologie, de la fraternité»
Sebastian Vaughan

Puis en 1994 la loi anglaise s’est durcie. Il évoque les descentes de police, les amis tabassés, les équipements cassés. «On ne faisait pas de mal», pondère Sebastian Vaughan marqué par ces violences. Quand la situation s’est tendue, le collectif Spiral Tribe a traversé la Manche et a amené dans ses bagages ses raves. En France, il a créé Teknival, un énorme sound system illégal qui a essaimé son esprit en Europe. On dirait toutefois qu’il a pris du temps pour atteindre le canton de Fribourg… Reste qu’il est toujours vivace sur le continent. «Je suis stupéfait de voir comment la scène a résisté, même dans les pays où des lois draconiennes ont été votées pour la sanctionner», constate Sebastian Vaughan.

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