«Seul compte le geste». l'Australienne Simone Young dirige l’OSR à Fribourg

Equilibre » Elle n’aime pas qu’on la présente en pionnière, mais tout de même: il y a des évidences à conquérir. En 1993, elle est la première femme à diriger le Wiener Staatsoper. Elle sera aussi la première dans la fosse de l’Opéra de Paris ou au Philharmonique de Vienne, et la première à diriger un cycle complet du Ring…

Simone Young n’en tire nulle fierté militante, pas son genre. La musique est sa seule visée: «C’est à Berlin que j’ai dirigé mon premier Wagner, à 34 ans, invitée par Barenboim que j’assistais alors à Bayreuth. Par la suite j’ai pu y faire Strauss, les grands opéras de Verdi, c’était vraiment un privilège immense que de pouvoir diriger ce répertoire avec cet orchestre extraordinaire!» Tout simplement.

Musique classique: les cheffes en force pour plus de parité

Si la réputation de cette cheffe d’orchestre australienne, d’ascendance irlandaise et croate, est aussi importante que sa biographie est longue, c’est bien car Simone Young n’a jamais dirigé pour s’affirmer en femme dans un univers de maestros mâles, mais toujours pour servir passionnément ses partitions. Vendredi soir à Equilibre, c’est au Concerto pour violoncelle d’Elgar (avec le soliste Kian Soltani) puis au formidable Concerto pour orchestre de Bartók qu’elle fera honneur à la tête de l’Orchestre de la Suisse romande. Un concert qui s’annonce exceptionnel. Interview, dans un français impeccable.

Vous allez diriger l’OSR pour la première fois. Comment appréhendez-vous cette rencontre?