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Musique

Hommage au batteur Marcel Papaux, «rythmicien à la technique incroyable»

Disparu à l’âge de 63 ans, le batteur a marqué de son empreinte le paysage du jazz. Témoignages de quelques-uns de ses amis fribourgeois.

Marcel Papaux et le trompettiste Matthieu Michel, à La Spirale de Fribourg, le 18 septembre 1987. © Elisabeth Steiner

15 décembre 2023 à 14:05

Temps de lecture : 1 min

Musique » Un vent triste souffle sur le monde du swing, du groove et autres musiques improvisées. Avec le décès du batteur Marcel Papaux, c’est une figure marquante du jazz suisse qui disparaît, un artiste unanimement loué pour le talent exceptionnel qu’il a mis durant trente ans au service des formations les plus diverses. Gravement atteint dans sa santé depuis plusieurs années, il est parti dans son sommeil à l’âge de 63 ans avec la même discrétion qu’il affichait hors de scène. Témoignages émus de quelques-uns de ses proches complices fribourgeois.

C’est Max Jendly qui l’encourage à se tourner essentiellement vers le jazz, après l’avoir accueilli dès la fin des années septante dans différents big bands. «J’ai tout de suite compris qu’il avait un talent incroyable, se souvient le pianiste. Mais il lui fallait sortir de la pure technique, et je lui ai suggéré de prendre des cours avec le batteur lausannois Olivier Clerc.»

Le conseil porte ses fruits, et Marcel Papaux entame une carrière irrésistible qui va faire de lui l’un des accompagnateurs les plus cotés de Suisse. On l’entend partout, au sein du Big Band de Lausanne en compagnie de prestigieux solistes internationaux ou en trio avec la crème des pianistes, de Thierry Lang à Christoph Stiefel en passant par Patrick Muller, Jean-Christophe Cholet ou Pierre-Luc Vallet, un contexte intimiste où son sens du dialogue fait merveille.

 

Dès 1993, il joue dans le quintette du guitariste zurichois Harald Haerter, avec qui il va sillonner l’Europe et les Etats-Unis, avec comme invités des géants du saxophone tels que Dewey Redman, Gary Bartz, Chris Potter, Joe Lovano ou Michael Brecker.

Jams effrénées

«Il savait tout jouer avec une souplesse et une polyvalence incroyables, c’était vraiment le number one de la batterie, aussi imprévisible que créatif», se rappelle le trompettiste Matthieu Michel. «J’avais 14 ou 15 ans (il en avait trois de plus) quand j’ai joué pour la première fois avec lui au sein d’un orchestre familial, et depuis nous sommes devenus inséparables, peut-être aussi parce que nous avons l’un et l’autre fait un apprentissage de menuisier!» Des galas en costume blanc dans le mythique orchestre de danse Smile aux jam-sessions effrénées dans les lieux les plus improbables en passant par une multitude de projets éphémères, les deux Fribourgeois apprennent leur métier à toute allure pour se faire une place parmi les musiciens les plus demandés en Suisse et au-delà.

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