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Culture

Matran. l’oeuvre de Pécub exposée à l’espace Hugo

L’espace Hugo accueille près de 300 anciens dessins de Pierpaolo Pugnale, toujours d’actualité

Pecub expose à l'Espace Hugo à Matran Photo Lib / Charly Rappo, Matran, 27.04.2023Charly Rappo/Charly Rappo / La Liberté

Raphaël Kadishi

Raphaël Kadishi

3 mai 2023 à 20:17

Matran » Pierpaolo Pugnale avait juste deux ans quand des bonnes soeurs d’une petite école du Frioul lui ont glissé des crayons entre les mains. C’était une fort bonne idée: le petit garçon ne les a jamais lâchés. Il a fait du dessin son métier et a donné naissance à des personnages quasiment toujours muets qui ont essaimé leur humour autour du monde. Il est donc impossible que vous ne soyez pas tombés au moins une fois sur les œuvres de Pécub, un pseudo hérité d’un prof de maths qui avait vu dans son nom un «P» à la puissance trois.

«J’ai toujours aimé ce que je faisais. La vie est belle»
Pierpaolo Pugnale

Arrivé en Suisse avec ses parents saisonniers, sans être déclaré, il a grandi dans le canton de Vaud et y vit toujours. Mais il assure être un Fribourgeois de cœur. Il est d’ailleurs devenu le premier dessinateur de La Liberté, il y a 40 ans. Celui dont le nom de famille signifie «dague» en italien a réussi à y être piquant sur tous les sujets, tout en restant bonhomme. La retraite, l’état de la planète, l’école, la place de la femme dans la société… sa manière de croquer l’actualité résonne toujours aujourd’hui, comme pourront le constater les visiteurs de l’espace Hugo, à Matran, qui accueille environ 300 pièces issues d’une collection privée. C’est celle d’André Glardon qui avait contacté Pécub il y a une poignée de lustres alors qu’il enseignait encore au CO. Le prof souhaitait utiliser ses dessins comme support de cours et au fil des échanges, les deux hommes ont fini par se rencontrer.

«La force du dessin»

Si La Liberté a enfin eu son dessinateur, c’est grâce à Pécub lui-même, qui avait demandé à François Gross, son rédacteur en chef, s’il pouvait y travailler. Il y est resté une dizaine d’années avant que son crayon ne prenne une nouvelle direction lors d’un congrès pharmaceutique à Lugano. «Des gens de Roche m’ont mis le grappin dessus», sourit Pierpaolo Pugnale. «J’ai passé ma vie dans les entreprises, où j’animais des cercles de qualité, c’est-à-dire des groupes de collaborateurs qui cherchaient des solutions à un problème. J’illustrais leurs idées et à la fin de la journée ou de la semaine nous faisions une exposition: ils revisitaient ce qu’ils avaient travaillé. La force du dessin m’est apparue là.» Il a pu exercer son talent lors de séminaires, a aidé au lancement de nouveaux médicaments. «J’ai fait plus de 500 bouquins pour des entreprises. Le plus connu est Prophylaxie antimicrobienne en chirurgie, sur l’hygiène des mains, avec le professeur Didier Pittet, qui est devenu très important dans le monde de la santé», ajoute le Vaudois.

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