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Culture

Exposition. Le photographe Jean-Paul Guinnard s’est intéressé aux sites pollués fribourgeois

Ses images prises sur place ainsi que les objets récoltés sur les sites sont exposés au Musée gruérien, à Bulle. Une installation sonore réalisée avec des sons captés sous la terre complète la visite de cet accrochage verni mercredi soir.

Parfois le photographe est intervenu avant de déclencher, parfois non. Et il ne le précise pas sur l’image pour que le spectateur s’interroge. © Jean-Paul Guinnard

21 février 2024 à 02:10

Temps de lecture : 1 min

Ce n’est pas un reportage, contrairement à son travail quotidien dans la presse, mais bien une approche artistique d’un état de fait qui laisse un petit goût inquiétant en bouche. Autrefois, en Suisse, on balançait nos déchets dans des trous que l’on recouvrait de terre. Des décharges, des remblais, que la nature a bien voulu reconquérir et recouvrir. Aujourd’hui, ce sont des sites pollués, dangereux, à surveiller ou simplement signalés sur des cartes géographiques. Mais rien ne les distingue des autres lieux quand on s’y balade: nous ne sommes alors pas conscients de cette réalité.

Jean-Paul Guinnard a arpenté plusieurs de ces sites dans le canton de Fribourg pour les photographier. Parfois il est intervenu avec des objets, quelques fois il a modifié légèrement ou de manière plus importante le décor avant de déclencher. Le Fribourgeois a aussi essayé de saisir l’atmosphère de ces endroits chargés en histoire en expérimentant d’autres voies et en faisant appel à d’autres sens. Ce projet simplement baptisé Décharges, qui a nécessité trois ans de travail, est visible dès mercredi sur le Mur blanc, à l’entrée du Musée gruérien, à Bulle.

Quelle est la genèse du projet?

Jean-Paul Guinnard: L’idée m’est venue en regardant les cartes de Swisstopo, sur lesquelles on peut choisir différents filtres, par exemple en demandant de signaler la présence des sites pollués. Je ne sais pas combien il y en a dans le canton de Fribourg mais ils sont nombreux. Je me suis déplacé sur plusieurs d’entre eux et j’ai constaté qu’il n’y avait rien à voir. Ce sont des anciennes décharges recouvertes depuis longtemps, en général par des forêts. Je me suis donc intéressé à ce qui se trouve sous terre. J’ai pris des images et petit à petit j’ai voulu intervenir avec des objets ou de l’eau pour rendre certains détails plus brillants. Mon but était de créer une tension dans l’image afin de dire que s’il ne se passe rien, ces endroits sont tout de même pollués. J’en ai visité beaucoup pour au final présenter une quinzaine d’images dans l’exposition.

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