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Culture

Le papa d’Albert le Vert expose pour la première fois à Romont

Le septuagénaire Jean-Claude Issenmann présente ses dessins au fusain au Bicubic

Jean-Claude Issenmann, dans son atelier lausannois, en train de dessiner le photographe de La Liberté. © Charly Rappo

1 décembre 2023 à 14:15

Alors que notre photographe lui demande de faire semblant de dessiner, juste pour les besoins de la pose, il trace en quelques coups de fusain son portrait. Un jeu de miroirs qui dure une poignée de minutes. Un duel bienveillant entre deux hommes qui charbonnent, l’un avec un objectif, l’autre avec du papier. Chacun repartira avec une image de son adversaire, un échange de regards qui vaut une poignée de main. Dans son atelier lausannois, dans les combles d’un immeuble voué à la démolition, Jean-Claude Issenmann, légende du tube cathodique helvétique, continue ainsi de donner vie à des personnages. «Mais maintenant je veux faire des choses qui vont vite», lâche le Vaudois, constatant que l’époque a sérieusement accéléré le tempo. Et qu’il n’a plus exactement 30 ans. Il a été marionnettiste – il est connu par toute une génération pour être le papa d’Albert le Vert, la chaussette la plus volubile de la télévision – il a créé deux théâtres, le Petit Théâtre et le Studio Théâtre 33 – c’était le nombre de places du lieu désormais fermé. Entre mille autres projets, il a également prêté sa voix au juge de Ma vie de Courgette. Depuis peu, il s’est mis au dessin.

«Maintenant, je veux faire des choses qui vont vite»
Jean-Claude Issenmann

Ce n’est pas tout à fait vrai. Il a toujours dessiné. Mais le septuagénaire présente cette année sa première exposition, au Bicubic à Romont. «C’est une galerie qui n’est jamais ouverte», plaisante-t-il puisqu’on ne peut découvrir ses créations que les soirs de spectacles et ce jusqu’à la mi-décembre. Ce n’est pas exactement le premier accrochage de l’artiste non plus. A 7 ans, il a affiché un de ses dessins dans le magasin L’Innovation, ce qui lui a valu un prix. Puis, pendant des années, il n’a montré ses œuvres qu’à un public choisi. Par exemple, il copiait Chouchou, un personnage tiré du magazine Salut les copains, qu’il donnait aux filles. Un carton. «Mais on avait 12 ans, cela ne comptait pas», assure-t-il.

Le «repentir»

Son enfance, il y reviendra souvent pour raconter sa vie dans un récit fait de flash-back et d’anecdotes amusantes. Il parlera de l’école enfantine, de sa maîtresse Yvonne Biéler, une adepte de la méthode Freinet qui laissait beaucoup de liberté aux enfants. Il se souvient qu’ils imprimaient un journal alors qu’ils ne savaient pas lire, qu’ils se racontaient souvent des histoires. Un déclencheur pour son envie de théâtre, un peu moins pour son envie d’étudier des trucs qui ne lui serviraient pas plus tard. Il lui en est resté une tendance à scénariser, même quand il jouait aux chevaliers avec ses copains. Par la suite, il a préféré rester sous la table pour tirer les ficelles des marionnettes plutôt que d’être sur les planches. «Sinon, j’aurais été Patrick Bruel», se marre-t-il.

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